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dimanche 4 février 2024

Une française en Corée !

Détail de Changdeokgung Palace (창덕궁)

Pour celles et ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, cette nouvelle n'est pas une surprise. Depuis le 27 décembre, je suis en Corée du Sud pour un voyage de plusieurs mois ! Je suis précisément à Séoul. 

Je vais vous narrer mon périple, mes emmerdes et mes coups de coeur. Je vous embarque dans mes aventures, comme si vous étiez dans ma poche. Et peut-être vous donner l'envie de vous rendre en Corée, ou bien tout simplement d'en apprendre davantage sur ce pays qui vous attire -ou non.

Pourquoi la Corée du Sud ?

La Corée du Sud était un pays qui attisait ma curiosité et que je souhaitais visiter, sans pour autant en rêver. Si j'ai finalement fait mes valises pour partir à l'autre bout du monde, c'est en premier lieu par amour. 

Mon copain est parti fin août en PVT (Permis Voyage Travail) en Corée du Sud. Ce projet lui tenait à coeur et il désirait depuis longtemps tenter l'expérience à l'étranger. Il avait appris le coréen durant le COVID 19 dans cette optique. Notre rencontre a un peu chamboulé son objectif et reculé son départ. J'ai donc suivi mon copain dans le pays du matin calme quelques mois après. Je voulais le rejoindre. 

Bien évidemment, il n'est pas la seule raison pour laquelle j'ai franchi le cap. Je sentais au fond de moi qu'il manquait quelque chose à ma vie. Au quotidien, il m'arrivait de me sentir vide, malgré un travail qui me plait, mes proches qui enchantent ma vie, mes passions qui me font vibrer. Vous le savez déjà mais je suis une grande baroudeuse. Je ressens ce besoin de partir à la découverte, de m'enrichir et d'acquérir de l'expérience au gré de mes pérégrinations. Je n'avais cependant jamais osé aller trop loin, quitter l'Europe, essentiellement par peur. Le départ de mon copain a donc été mon excuse pour briser cette appréhension que j'avais, cette crainte qui me bloquait. On dit que l'amour donne des ailes. Pour moi, il me donne force et courage. Je suis prête à tout et rien ne m'arrête quand je décide quelque chose ! J'ai donc pris mes clics et mes clacs, direction la Corée ! Ainsi, j'avais une deuxième raison d'embarquer pour ce projet d'une vie; celle de me dépasser et d'enfin accomplir ce que je rêvais depuis des années : aller à l'autre bout du monde, et plus particulièrement en Asie.

Cheonggyecheon Stream (청계천)

Pour combien de temps ?

Voici une question à laquelle je n'ai pas encore de réponse... Contrairement à mon petit ami, je n'ai aucun VISA. Je peux rester sur le territoire pendant trois mois, c'est-à-dire jusqu'au 26 mars prochain, date à laquelle je suis censée (re)partir. Cependant, mon projet, que j'ai muri avant de tout quitter, comprend un voyage au Japon, que je n'ai pas encore fixé et que je souhaite réaliser avant la date butoir. Ainsi, le compteur se remettra à zéro. Si je le désire, je pourrais revenir en Corée pour trois mois de nouveau. Dans les faits, ce n'est pas vraiment ce que j'avais prévu de faire. Il est plutôt probable que je revienne en France au courant du mois d'avril ou au plus tard en mai. 

Lorsque j'ai organisé mon voyage, j'ai uniquement acheté un billet aller. Le but était surtout de venir ici et d'aviser ensuite. C'était la première fois que je partais sans réel plan, ce qui a alimenté mes angoisses mais aussi été libératoire sous une certaine mesure. Je ne recommande tout de même pas de partir à l'improviste. Je me suis permise de le faire car j'avais quelqu'un ici, même si de son côté l'intégration n'a pas été aisée. Il est préférable de réfléchir en amont à son point de chute, si possible sur plusieurs mois. Pour ma part, j'ai la chance de résider jusqu'à fin février dans un logement grâce à mon maigre réseau, mais la crise du logement est réelle également en Corée et c'est une donnée à prévoir. 

Eunpyeong Hanok Village (은평한옥마을)

Est-ce que j'ai quitté mon emploi pour partir ?

Alors non car j'ai la chance d'être fonctionnaire depuis novembre 2023. Cela fait maintenant cinq ans que je suis dans ma collectivité, et cela peut paraître un peu vache sur le papier, mais dès l'obtention de ma titularisation, j'ai demandé une disponibilité de six mois effective à partir du 10 janvier 2024. Il faut savoir que mon employeur était déjà au courant de ce projet, que j'avais évoqué auprès de mon service RH. Ma hiérarchie m'a soutenue tout au long du processus et a accepté ma décision. Je suis donc officiellement en disponibilité jusqu'au 1er juillet, date à laquelle je reprendrai mon travail. Je peux décider de revenir plus tôt ou de prolonger mon état de mise en disponibilité.

Il faut savoir qu'une mise en disponibilité n'offre aucun revenu et que je vis sur mes économies. Vous comprenez donc par-là que le projet de partir loin pour un durée indeterminée n'était pas seulement une décision prise sur un coup de tête, mais une idée qui germait en moi depuis pas mal d'années. 

Est-ce que je parle coréen ? 

Malheureusement non. Et je dis bien malheureusement, car je sens tout de même un fossé entre les coréen·ne·s et moi. Si les gens sont adorables, n'hésitent pas à me parler, il est frustrant de ne pas pouvoir leur répondre en retour... J'aurais aimé apprendre davantage la langue, mais entre le travail et la vie quotidienne, je n'ai pas su dégager du temps pour. Une voix au fond de moi me dit aussi qu'étant donné que ce n'était pas ma destination de base, je n'avais pas la motivation nécessaire pour étudier le coréen. Si vous souhaitez réellement partir en Corée, en choisissant pleinement ce pays, alors il me semble nécessaire de parler un minimum la langue. J'arrive à lire les caractères, ayant appris le Hangeul avant de venir, mais je ne peux pas tenir une conversation. 

Il faut savoir que les coréen·ne·s ne parlent pas vraiment anglais, même les jeunes ! Cela ne les empêche pas d'être très gentil·le·s. Je suis agréablement surprise, d'ailleurs, de faire face à des personnes bienveillantes et souriantes. Concernant les coréen·ne·s, il y a l'image véhiculée à l'international et la réalité. Si Hongdae ou Itaewon sont réputés pour être des quartiers jeunes et dynamiques, la majorité des Séoulites sont en réalité... des personnages âgées ! Et pas qu'à Séoul, d'ailleurs, ce phénomène à trait à tout le pays. La Corée du Sud est en effet le pays avec le taux de natalité le plus faible au monde, devant le Japon, avec 0.78 enfant ! De quoi faire trembler Macron s'il était président de la Corée... 

Bukchon Hanok Village (북촌한옥마을)

Comment résumer la Corée du Sud ?

Pour moi, c'est un pays de contraste et des extrêmes. On va à la fois avoir un dynamisme à toute épreuve et une population vieillissante qui vit à son rythme. Les buildings sont encerclés par une nature époustouflante, avec des montagnes à perte de vue. 

Pour ma part, j'aime cette dualité qui se ressent. A Séoul, où je réside pour le moment, on s'y sent bien. On est en sécurité. On peut laisser son téléphone sur la table sans avoir peur de se le faire voler. On peut sortir à n'importe quelle heure de la journée et dans n'importe quel quartier sans avoir peur de se faire accoster. L'espace public est partagé, la raison principale étant les caméras qui sont omniprésents. On peut penser que c'est une privation de liberté, elle permet aussi dans un sens d'être libre en tant que femme de marcher et de vaquer à ses occupations. Cela est ancré dans les moeurs, maintenant, même si la société coréenne n'est pas exempt de tout reproche et que le risque zéro n'existe pas.

Malgré cette grandeur qui la caractérise, la capitale coréenne est facile à vivre. Je m'y suis adaptée très facilement. Elle peut décontenancée, provoquer un sentiment de vide et de solitude quand on se retrouve seule, au milieu de nulle part, encerclée de monde dont la langue nous est inconnue. Pourtant, elle nous tend les bras et nous aide. J'ai toujours trouvé des gens qui m'ont guidée, malgré la barrière de la langue. Les Ajeossi et les Ajumma me sourient, me parlent. J'ai obtenu des numéros de téléphone de femmes au gré de mes rencontres, que ce soit au musée ou dans les transports en commun. Paradoxale, encore une fois, quand on sait combien il est difficile de se faire des ami·e·s dans ce pays pour les foreigners... Ça tombe bien, je n'ai pas ce statut là !

Si vous avez des questions, n'hésitez pas, j'y répondrai avec plaisir !


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