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samedi 12 mai 2018

Lecture du mois d'avril

Pas de coup de coeur, ce mois-ci, mais des lectures vraiment intéressantes ! En commençant par le second volet de la saga de V. E. Schwab, qui s'est révélé à la hauteur de mes espérances.



Titre : Shades of Magic, tome 2 : Shades of Shadows
Autrice : V.E. Schwab
Genre : Young Adult, Fantasy

Editions : Lumen
Nombre de pages : 638

Résumé : Quatre mois ont passé depuis qu'un talisman maléfique est tombé entre les mains de Kell, depuis que le corps de son ennemi a été expédié dans le Londres noir en compagnie du joyau.
Lila s'en est allée. Sans mot dire, au bout de trois jours d'épreuves inimaginables, elle a abandonné là Kell, sur un quai du Londres rouge, pour partir explorer le monde. Depuis, le jeune homme est assailli de rêves menaçants, dont il ne se réveille que pour penser à elle. La capitale bouillonne de fièvre car dans quelques jours commencent les Jeux des éléments, une compétition qui réunit les meilleurs magiciens de trois royaumes voisins, souvent en guerre par le passé. En prévision de l'événement, un navire à la réputation légendaire se rapproche d'ailleurs de la cité, ramenant de vieux amis à terre. Mais pendant ce temps, un autre Londres se réveille et revient petit à petit à la vie. Or rien ne peut venir bouleverser l'équilibre de la magie : pour qu'une ville prospère, une autre doit forcément décliner…

Mon avis : Ce deuxième tome reste clairement dans la veine du premier. L'histoire se met très lentement en place, encore plus que dans Shades of Magic. J'ai parfois ressenti quelques longueurs, notamment pendant la trame de Lila, qui se retrouve sur un navire, elle qui en rêvait depuis belle lurette. J'ai trouvé le développement des personnages intéressants, aussi bien du côté des personnages secondaires que de nos deux protagonistes Lila et Kell. J'ai d'ailleurs une préférence pour ce dernier, auquel j'accroche plus que Lila. Dans ce tome, Rhy prend une importance plus importante et on voit apparaître d'autres personnages qui vont prendre de l'ampleur, comme Alucard, le capitaine du bateau où a embarquée Lila. J'ai particulièrement apprécié le tournoi, qui est pour moi le point d'orgue de l'action de Shades of Shadows. Les événements s'accélèrent véritablement à ce moment-là, et le final est alléchant. Le troisième volet, et conclusion de cette trilogie, risque d'être intense, et j'ai hâte qu'il sorte en français. Si ma préférence va toujours au premier tome, Shades of Shadows est au même niveau pour moi, la complexité de l'œuvre de V. E. Schwab me plait. Les mystères autour de Lila et de Kell seront sans doute l'un des enjeux du dernier tome. D'ici là, je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience. Vivement la suite !


Titre : Rebecca
Autrice : Daphné du Maurier
Genre : Classique

Editions : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 640

Résumé : Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l'ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Mon avis : Globalement, j'ai aimé ma lecture, mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. On suit le point de vue de l'héroïne, une jeune fille un peu insouciante et naïve, qui rencontre Maxim de Winter, qui devient quelques mois plus tard son mari. Le passé, et le prénom, de la nouvelle femme de Mr. de Winter est mis sous silence et on ne peut donc pas mettre de nom sur son identité. Elle arrive à Manderley, et les jours vont être très difficiles pour elle. Entre la gouvernante de la maison et grande admiratrice de la défunte Rebecca. Entre le malaise et l'ambiance glauque de la maison où plane encore le souvenir de l'ancienne femme de Maxim. Entre les maladresses et les sentiments de l'héroïne, qui se rabaisse assez souvent et s'estime mal-aimée et "inférieur" pour un homme comme Maxim de Winter. Entre l'intrigue autour de la mort de Rebecca, qui devient central dans la trame par la suite. Tous ces "entre" font que Rebecca est un livre passionnant au fur et à mesure de la lecture, m'ayant fait penser énormément à Jane Eyre dans l'ambiance peinte par Daphné du Maurier, ainsi qu'avec la gouvernante suspecte et le mystère autour de l'ancienne femme du domaine. Petit à petit, je suis rentrée dans ce récit et il m'a plu, au final. Pas un coup de coeur, mais un bon moment quoi qu'un peu lent et long au début. Le choix, aussi, de commencer par ce qui se passe quelques semaines/mois après les événements décrits dans la quasi globalité de Rebecca m'a un peu perdue. Les premières pages sont assez floues et ne prennent du sens qu'à la toute fin. C'est un choix personnel, mais j'ai dû coup eu du mal à rentrer dans ce roman au début à cause de cela.



Titre : Boudicca
Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Genre : Fantasy, Historique
Editions : ActuSF
Nombre de pages : 280

Résumé : Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Mon avis : Un de mes craquages de Livre Paris ! Ce roman me faisait de l’œil depuis pas mal de temps, et en voyant l'auteur par hasard pendant que je faisais dédicacer le second tome des Soeurs Carmines, j'ai pas résisté, et Jean-Laurent Del Socorro a gentiment apposé quelques mots sur ma nouvelle acquisition. En tant que détentrice d'une licence d'histoire, et férue d'histoire romaine, Boudicca est une figure qui me parle et j'étais donc d'autant plus intéressée par cet ouvrage. Au niveau de la trame, j'ai pas été déçue. J'ai aimé suivre Boudicca, de sa jeunesse jusqu'à sa chute, de vivre sous la plume de Jean-Laurent Del Socorro la vie d'une reine guerrière méconnue du grand public mais figure de liberté et de révolte. J'ai trouvé intéressante la manière dont l'auteur aborde ce pan de l'histoire, en se centrant sur Boudicca et sa vie (mêlant fiction et réel). Par contre, ce qui m'a le plus dérangé, c'est l'emploi du présent mêlé au choix du récit à la première personne. Honnêtement, ça détonne avec ce que j'ai pu lire dans la fantasy jusque là et ça m'a perturbée, voire agacée à certains moments. J'ai vu que dans Royaume de vent et de colères, autre ouvrage de Jean-Laurent Del Socorro que je veux lire, l'écriture au présent est encore d'actualité. C'est un choix de l'auteur, que je respecte, mais qui franchement, m'a un peu refroidi (c'est peut être difficile à ressentir dans un avis donné par une tierce personne, mais lisez-le pour vous faire votre propre opinion et pour comprendre ma gêne -ou pas, d'ailleurs). Pour autant ce roman est prenant, se lit extrêmement vite et malgré ce bémol, j'ai accroché et je l'ai trouvé bien.



Titre : Pierre et Jean
Auteur : Guy de Maupassant
Genre : Classique
Editions : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 283

Résumé : Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d'une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret.

Mon avis : Honnêtement, je n'ai pas réellement d'avis à donner sur ce roman. J'adore Guy de Maupassant, mais j'ai été très absente lors de la lecture de Pierre et Jean, le thème ainsi que l'intrigue ne m'intéressant pas le moins du monde. Le résumé est pas très fidèle, je trouve. Un ami de la famille a légué à Jean toute sa fortune, Pierre en ressortant donc bredouille. On comprend bien vite pourquoi, et l'aîné également, pourquoi son jeune frère est le seul héritier. J'ai trouvé ça long, lourd, et j'ai été bien contente d'arriver au bout de ma lecture (que j'avais commencé en janvier, c'est dire).



Titre : Les sorcières du clan du nord, tome 2 : La reine captive
Autrice : Irena Brignull
Genre : Fantasy, Young Adult

Editions : Gallimard (jeunesse)
Nombre de pages : 363

Résumé : Alors qu’elle doit devenir reine des sorcières, Poppy s'est enfuie en Afrique, où elle est bientôt retenue prisonnière. L'amour de Léo pourra-t-il la libérer? Sans blesser la douce Clarée, qui cherche sa voie dans sa nouvelle communauté?

Mon avis : Ma déception du mois. Déjà, le résumé est faussé. Oui, Poppy s'est enfuie, mais ce n'est qu'une part du récit et elle va s'enfuir par elle-même, non pas libérée. Je risque de donner un avis contenant du spoil, donc si vous voulez découvrir cette saga, je vous déconseille de lire ce qui va suivre. Dans ce livre, on va suivre Léo, Clarée, la mère de Poppy Charlock et le passé de cette dernière et de l'une de ses amies (nommée Badiane), qui va prendre de l'importance au fil de la lecture. On suit également la communauté des Sorcières du Clan du Nord, et notamment de l'autre Hawkweed. J'ai trouvé les moments de Poppy en Afrique extrêmement longs. J'ai été déçue de voir que l'amitié entre Clarée et Poppy, qui était une des choses que j'avais apprécié dans le premier tome, soit inexistante. Mais ce qui m'a le plus dérangé, et ça m'a vraiment coupé tout plaisir à la lecture, c'est la scène de viol -il n'y a pas d'autres mots possible- entre Surelle (possédée par Crécerelle) et Léo. Surelle/Crécerelle donne une potion d'amour à Léo afin de le forcer à avoir une relation intime avec lui. Celle-ci n'est en rien voulue et j'ai trouvé ça tellement glauque et malsain de trouver une scène pareille dans ce roman. Se pose ici donc la question du public visé par ces ouvrages, car les relations sexuelles sont tout de même d'actualité dans le premier comme dans le second tome, car les hommes sont là pour permettre aux sorcières de donner naissance à une fille. Mais surtout, ce viol introduit sous le joug de la sorcellerie m'a vraiment choqué. Léo va en souffrir, pleurer, se sentir coupable et Surelle va tomber enceinte. Poppy va l'apprendre, l'accepter et cette situation est vraiment bizarre et franchement morose. Je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai décroché, et je trouve ça alarmant que personne ne souligne cette scène nulle part. 


Titre : Nox
Autrice : Eloïse Tanghe
Genre : Young Adult, Fantastique

Editions : Editions du Chat Noir
Nombre de pages : 325

Résumé : Dans les couloirs glacés d’un asile, des voix chuchotent à votre esprit. Elles vous murmurent une destination, un village. Vous soufflent des images. Un lac cerné de neige. Une église souillée. Un brasier et les cris qu’il renferme. Elles vous content une histoire de sorcières. Vous narrent ses chapitres maudits. Sous un linceul de cendres, git une vérité que nul habitant ne pourra plus ignorer. Leurs secrets. Leurs peurs. La vôtre. Il est déjà trop tard. Bienvenue à Clairemont.

Mon avis : Le résumé ne révèle pas vraiment le cœur de l'histoire du roman. Nox, c'est un récit original et une intrigue assez bien ficelée même si prévisible. On suit plusieurs personnages et époques en même temps. D'un côté, on a Théa, une fille de 18 ans (je crois, car l'autrice a eu à plusieurs reprises des approximations au niveau des âges), tout juste sortie d'un hôpital psychiatrique, qui entend des voix. D'un autre, on trouve Elias et Cléa, deux jeunes originaires de Clairemont. En dehors de ces trois personnages, on suit l'histoire d'Eléonore, se passant au Moyen-Âge et qui petit à petit nous révèle certains points sur l'intrigue du "présent". En plus d'une histoire plutôt unique en son genre, la touche d'originalité rajoutée par l'autrice se trouve être cette voix off qui commente les événements d'Eléonore, ou encore de la mère de Théa. Il est doté d'un petit côté sarcastique et demeure un mystère pour nous lecteurs·rices. Nox a été une petite surprise, d'une autrice non dénuée de talent. Malgré une intrigue prévisible, on se plonge facilement dans l'univers qu'a crée Eloïse Tanghe. La fin, elle,  surprend, et surtout, elle est cruelle, sadique, horrible. Si vous hésitiez encore à lire Nox, courrez-y car c'est vraiment un bon premier roman !