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samedi 12 mai 2018

Lecture du mois d'avril

Pas de coup de coeur, ce mois-ci, mais des lectures vraiment intéressantes ! En commençant par le second volet de la saga de V. E. Schwab, qui s'est révélé à la hauteur de mes espérances.



Titre : Shades of Magic, tome 2 : Shades of Shadows
Autrice : V.E. Schwab
Genre : Young Adult, Fantasy

Editions : Lumen
Nombre de pages : 638

Résumé : Quatre mois ont passé depuis qu'un talisman maléfique est tombé entre les mains de Kell, depuis que le corps de son ennemi a été expédié dans le Londres noir en compagnie du joyau.
Lila s'en est allée. Sans mot dire, au bout de trois jours d'épreuves inimaginables, elle a abandonné là Kell, sur un quai du Londres rouge, pour partir explorer le monde. Depuis, le jeune homme est assailli de rêves menaçants, dont il ne se réveille que pour penser à elle. La capitale bouillonne de fièvre car dans quelques jours commencent les Jeux des éléments, une compétition qui réunit les meilleurs magiciens de trois royaumes voisins, souvent en guerre par le passé. En prévision de l'événement, un navire à la réputation légendaire se rapproche d'ailleurs de la cité, ramenant de vieux amis à terre. Mais pendant ce temps, un autre Londres se réveille et revient petit à petit à la vie. Or rien ne peut venir bouleverser l'équilibre de la magie : pour qu'une ville prospère, une autre doit forcément décliner…

Mon avis : Ce deuxième tome reste clairement dans la veine du premier. L'histoire se met très lentement en place, encore plus que dans Shades of Magic. J'ai parfois ressenti quelques longueurs, notamment pendant la trame de Lila, qui se retrouve sur un navire, elle qui en rêvait depuis belle lurette. J'ai trouvé le développement des personnages intéressants, aussi bien du côté des personnages secondaires que de nos deux protagonistes Lila et Kell. J'ai d'ailleurs une préférence pour ce dernier, auquel j'accroche plus que Lila. Dans ce tome, Rhy prend une importance plus importante et on voit apparaître d'autres personnages qui vont prendre de l'ampleur, comme Alucard, le capitaine du bateau où a embarquée Lila. J'ai particulièrement apprécié le tournoi, qui est pour moi le point d'orgue de l'action de Shades of Shadows. Les événements s'accélèrent véritablement à ce moment-là, et le final est alléchant. Le troisième volet, et conclusion de cette trilogie, risque d'être intense, et j'ai hâte qu'il sorte en français. Si ma préférence va toujours au premier tome, Shades of Shadows est au même niveau pour moi, la complexité de l'œuvre de V. E. Schwab me plait. Les mystères autour de Lila et de Kell seront sans doute l'un des enjeux du dernier tome. D'ici là, je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience. Vivement la suite !


Titre : Rebecca
Autrice : Daphné du Maurier
Genre : Classique

Editions : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 640

Résumé : Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l'ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Mon avis : Globalement, j'ai aimé ma lecture, mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. On suit le point de vue de l'héroïne, une jeune fille un peu insouciante et naïve, qui rencontre Maxim de Winter, qui devient quelques mois plus tard son mari. Le passé, et le prénom, de la nouvelle femme de Mr. de Winter est mis sous silence et on ne peut donc pas mettre de nom sur son identité. Elle arrive à Manderley, et les jours vont être très difficiles pour elle. Entre la gouvernante de la maison et grande admiratrice de la défunte Rebecca. Entre le malaise et l'ambiance glauque de la maison où plane encore le souvenir de l'ancienne femme de Maxim. Entre les maladresses et les sentiments de l'héroïne, qui se rabaisse assez souvent et s'estime mal-aimée et "inférieur" pour un homme comme Maxim de Winter. Entre l'intrigue autour de la mort de Rebecca, qui devient central dans la trame par la suite. Tous ces "entre" font que Rebecca est un livre passionnant au fur et à mesure de la lecture, m'ayant fait penser énormément à Jane Eyre dans l'ambiance peinte par Daphné du Maurier, ainsi qu'avec la gouvernante suspecte et le mystère autour de l'ancienne femme du domaine. Petit à petit, je suis rentrée dans ce récit et il m'a plu, au final. Pas un coup de coeur, mais un bon moment quoi qu'un peu lent et long au début. Le choix, aussi, de commencer par ce qui se passe quelques semaines/mois après les événements décrits dans la quasi globalité de Rebecca m'a un peu perdue. Les premières pages sont assez floues et ne prennent du sens qu'à la toute fin. C'est un choix personnel, mais j'ai dû coup eu du mal à rentrer dans ce roman au début à cause de cela.



Titre : Boudicca
Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Genre : Fantasy, Historique
Editions : ActuSF
Nombre de pages : 280

Résumé : Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Mon avis : Un de mes craquages de Livre Paris ! Ce roman me faisait de l’œil depuis pas mal de temps, et en voyant l'auteur par hasard pendant que je faisais dédicacer le second tome des Soeurs Carmines, j'ai pas résisté, et Jean-Laurent Del Socorro a gentiment apposé quelques mots sur ma nouvelle acquisition. En tant que détentrice d'une licence d'histoire, et férue d'histoire romaine, Boudicca est une figure qui me parle et j'étais donc d'autant plus intéressée par cet ouvrage. Au niveau de la trame, j'ai pas été déçue. J'ai aimé suivre Boudicca, de sa jeunesse jusqu'à sa chute, de vivre sous la plume de Jean-Laurent Del Socorro la vie d'une reine guerrière méconnue du grand public mais figure de liberté et de révolte. J'ai trouvé intéressante la manière dont l'auteur aborde ce pan de l'histoire, en se centrant sur Boudicca et sa vie (mêlant fiction et réel). Par contre, ce qui m'a le plus dérangé, c'est l'emploi du présent mêlé au choix du récit à la première personne. Honnêtement, ça détonne avec ce que j'ai pu lire dans la fantasy jusque là et ça m'a perturbée, voire agacée à certains moments. J'ai vu que dans Royaume de vent et de colères, autre ouvrage de Jean-Laurent Del Socorro que je veux lire, l'écriture au présent est encore d'actualité. C'est un choix de l'auteur, que je respecte, mais qui franchement, m'a un peu refroidi (c'est peut être difficile à ressentir dans un avis donné par une tierce personne, mais lisez-le pour vous faire votre propre opinion et pour comprendre ma gêne -ou pas, d'ailleurs). Pour autant ce roman est prenant, se lit extrêmement vite et malgré ce bémol, j'ai accroché et je l'ai trouvé bien.



Titre : Pierre et Jean
Auteur : Guy de Maupassant
Genre : Classique
Editions : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 283

Résumé : Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d'une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret.

Mon avis : Honnêtement, je n'ai pas réellement d'avis à donner sur ce roman. J'adore Guy de Maupassant, mais j'ai été très absente lors de la lecture de Pierre et Jean, le thème ainsi que l'intrigue ne m'intéressant pas le moins du monde. Le résumé est pas très fidèle, je trouve. Un ami de la famille a légué à Jean toute sa fortune, Pierre en ressortant donc bredouille. On comprend bien vite pourquoi, et l'aîné également, pourquoi son jeune frère est le seul héritier. J'ai trouvé ça long, lourd, et j'ai été bien contente d'arriver au bout de ma lecture (que j'avais commencé en janvier, c'est dire).



Titre : Les sorcières du clan du nord, tome 2 : La reine captive
Autrice : Irena Brignull
Genre : Fantasy, Young Adult

Editions : Gallimard (jeunesse)
Nombre de pages : 363

Résumé : Alors qu’elle doit devenir reine des sorcières, Poppy s'est enfuie en Afrique, où elle est bientôt retenue prisonnière. L'amour de Léo pourra-t-il la libérer? Sans blesser la douce Clarée, qui cherche sa voie dans sa nouvelle communauté?

Mon avis : Ma déception du mois. Déjà, le résumé est faussé. Oui, Poppy s'est enfuie, mais ce n'est qu'une part du récit et elle va s'enfuir par elle-même, non pas libérée. Je risque de donner un avis contenant du spoil, donc si vous voulez découvrir cette saga, je vous déconseille de lire ce qui va suivre. Dans ce livre, on va suivre Léo, Clarée, la mère de Poppy Charlock et le passé de cette dernière et de l'une de ses amies (nommée Badiane), qui va prendre de l'importance au fil de la lecture. On suit également la communauté des Sorcières du Clan du Nord, et notamment de l'autre Hawkweed. J'ai trouvé les moments de Poppy en Afrique extrêmement longs. J'ai été déçue de voir que l'amitié entre Clarée et Poppy, qui était une des choses que j'avais apprécié dans le premier tome, soit inexistante. Mais ce qui m'a le plus dérangé, et ça m'a vraiment coupé tout plaisir à la lecture, c'est la scène de viol -il n'y a pas d'autres mots possible- entre Surelle (possédée par Crécerelle) et Léo. Surelle/Crécerelle donne une potion d'amour à Léo afin de le forcer à avoir une relation intime avec lui. Celle-ci n'est en rien voulue et j'ai trouvé ça tellement glauque et malsain de trouver une scène pareille dans ce roman. Se pose ici donc la question du public visé par ces ouvrages, car les relations sexuelles sont tout de même d'actualité dans le premier comme dans le second tome, car les hommes sont là pour permettre aux sorcières de donner naissance à une fille. Mais surtout, ce viol introduit sous le joug de la sorcellerie m'a vraiment choqué. Léo va en souffrir, pleurer, se sentir coupable et Surelle va tomber enceinte. Poppy va l'apprendre, l'accepter et cette situation est vraiment bizarre et franchement morose. Je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai décroché, et je trouve ça alarmant que personne ne souligne cette scène nulle part. 


Titre : Nox
Autrice : Eloïse Tanghe
Genre : Young Adult, Fantastique

Editions : Editions du Chat Noir
Nombre de pages : 325

Résumé : Dans les couloirs glacés d’un asile, des voix chuchotent à votre esprit. Elles vous murmurent une destination, un village. Vous soufflent des images. Un lac cerné de neige. Une église souillée. Un brasier et les cris qu’il renferme. Elles vous content une histoire de sorcières. Vous narrent ses chapitres maudits. Sous un linceul de cendres, git une vérité que nul habitant ne pourra plus ignorer. Leurs secrets. Leurs peurs. La vôtre. Il est déjà trop tard. Bienvenue à Clairemont.

Mon avis : Le résumé ne révèle pas vraiment le cœur de l'histoire du roman. Nox, c'est un récit original et une intrigue assez bien ficelée même si prévisible. On suit plusieurs personnages et époques en même temps. D'un côté, on a Théa, une fille de 18 ans (je crois, car l'autrice a eu à plusieurs reprises des approximations au niveau des âges), tout juste sortie d'un hôpital psychiatrique, qui entend des voix. D'un autre, on trouve Elias et Cléa, deux jeunes originaires de Clairemont. En dehors de ces trois personnages, on suit l'histoire d'Eléonore, se passant au Moyen-Âge et qui petit à petit nous révèle certains points sur l'intrigue du "présent". En plus d'une histoire plutôt unique en son genre, la touche d'originalité rajoutée par l'autrice se trouve être cette voix off qui commente les événements d'Eléonore, ou encore de la mère de Théa. Il est doté d'un petit côté sarcastique et demeure un mystère pour nous lecteurs·rices. Nox a été une petite surprise, d'une autrice non dénuée de talent. Malgré une intrigue prévisible, on se plonge facilement dans l'univers qu'a crée Eloïse Tanghe. La fin, elle,  surprend, et surtout, elle est cruelle, sadique, horrible. Si vous hésitiez encore à lire Nox, courrez-y car c'est vraiment un bon premier roman !


lundi 2 avril 2018

Lecture du mois de mars

Qui dit nouveau mois dit nouvelles lectures ! Et mars fut riche en diversité, en commençant par un sacré coup de cœur; Les sœurs Carmines d'Ariel Holzl. Ce fut aussi pour moi l'occasion de lire pas mal de choses sur les femmes et leurs conditions dans divers pays et situations, et autant vous dire que ces lectures furent difficiles mais nécessaires. Voici donc la liste des livres que j'ai lu au mois de mars, pour votre plus grand plaisir !



Titre : Les soeurs Carmines, tome 1 : Le complot des corbeaux
Auteur : Ariel Holzl
Genre : Fantasy, Jeunesse
Editions : Mnémos (Naos)
Nombre de pages : 263
Résumé : Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.
Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

Mon avis : Depuis le temps que je voulais découvrir les Sœurs Carmines ! Après tout le bien que j'ai pu lire ou entendre sur cette trilogie, j'ai craqué en voyant l'auteur à la foire du Livre de Bruxelles. Et à la fin de ce premier tome, que j'ai dévoré, mes attentes ont été plus que comblées. Après un vol qui a dérapé, une longue série de péripéties vont arriver à Merry, Tristabelle et Dolorine, J'ai aimé ces trois sœurs pas comme tout le monde, bien différente les unes des autres. J'ai particulièrement apprécié Tristabelle, dotée d'un humour noir décapant et d'une langue bien pendue, mais Dolorine aussi est attachante et bien mystérieuse avec sa peluche Nyx. Le récit tient en haleine, les mésaventures s'enchainent et certaines scènes sont réellement épiques (je pense notamment à la "Révolution"). C'est drôle, c'est original, c'est magistral. Grisaille est une ville loin d'être attrayante, présentant des vices de tous les côtés, et est en plus peuplée de gens pas spécialement accueillants. Pourtant, j'ai aimé m'y perdre tant l'univers crée par Ariel Holzl est immersif. Si vous voulez une série jeunesse fantasy qui sort du lot, ne cherchez pas plus loin. Ce fut un coup de cœur pour moi, et je suis persuadée que les deux prochains tomes le seront également (surtout que j'ai craqué pour le deuxième opus à la foire du Livre oups).

Titre : Crime d'honneur
Autrice : Elif Shafak
Genre : Contemporaine, Drame
Editions : 10/18
Nombre de pages : 492
Résumé : « Ma mère est morte deux fois. » C’est par ces mots qu’Esma, jeune femme kurde, commence le récit de l’histoire de sa famille née sur les rives de l’Euphrate et émigrée à Londres en 1970.
L’histoire, d’abord, de sa grand-mère dans le village de Mala Çar Bayan, désespérée de ne mettre au monde que des filles, elle qui sait combien la vie ne les épargnera pas. L’histoire de sa mère, Pembe la superstitieuse, et de sa tante, Jamila la guérisseuse, sœurs jumelles aux destins très différents. L’histoire des hommes aussi, celle de son père, tour à tour aimant, violent, fuyant, et celle de ses frères, Yunus le rêveur, et Iskender. Iskender, l’enfant chéri de sa mère, la « prunelle de ses yeux », son sultan. Son meurtrier.
Enfin, l’histoire de ces immigrés qui ont choisi l’exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l’amour quand d’autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l’honneur d’une famille.

Mon avis :  La plume d'Elif Shafak est vraiment belle et l'histoire qu'elle a écrite est enivrante. Les pages défilent rapidement, mais ce qui se passe le long du récit fait mal, ça m'a énervé et j'ai eu dû mal à m'identifier ou à comprendre les agissements des personnages. A chaque chapitre, on suit le point de vue d'un des membres de la famille, et l'histoire s'étend sur plusieurs décennies. Le grand mystère tourne autour de la mère d'Esma, Pembe, qui a été assassinée par son fils Iskender "pour l'honneur". On ne sait pas pourquoi, et dans le fond, ce n'est pas cela qui m'a intéressé car j'ai ressenti zero empathie pour cet homme qui a commis l'irréparable. Les traditions et la religion sont au coeur de l'histoire, et s'ensuit plusieurs vies brisées à cause de ça, et autant vous dire que pour moi, ça a été dur à comprendre. Mais Elif Shafak a bien montré le rôle des femmes, qu'on cherche à cloisonner et à priver de bonheur pour des raisons qui me mettent hors de moi. L'autrice a aussi bien mis en lumière la prédominance de la religion et des traditions et les conséquences désastreuses qui peut en découler. Il y a aussi un plot twist assez prévisible, mais cela n'a pas entaché ma lecture (même si je n'adhère pas à la fin). J'ai bien aimé ma lecture mais ça demeure un sujet qui m'irrite.



Titre : Le cauchemar d'Innsmouth
Auteur : H.P. Lovecraft
Genre : Fantastique
Editions : J'ai lu
Nombre de pages : 251

Résumé : Innsmouth... C'est le hasard qui m'y conduisit, durant cet été où je fêtais ma majorité en parcourant la Nouvelle-Angleterre. Je voulais me rendre à Arkham, mais le prix du billet de train me fit hésiter. C'est alors que l'employé des chemins de fer me parla de ce vieil autobus, que presque personne n'empruntait. Parce qu'il passait par Innsmouth... Mais pourquoi les gens évitaient-ils cet ancien port de pêche, comme si ses habitants avaient la peste ? Après cette horrible nuit que je passai là-bas, je compris. Je réussis pourtant à m'échapper, de justesse. Était-ce vraiment une chance ? J'ignorais alors que le cauchemar ne faisait que commencer...

Mon avis :  Autant j'avais pas mal apprécié Le mythe de Cthulhu, autant j'ai eu du mal à rentrer dans l'ensemble de nouvelles qui compose le cauchemar d'Innsmouth (je n'étais pas vraiment dans une période fantastique non plus). J'ai eu plus de mal à m'immerger dans l'univers de Lovecraft et à imaginer les divers créatures qui peuplent ces récits. Les nouvelles sont par ailleurs inégales, à mon goût. Je pense que mon histoire préférée est celle de la La maison de la sorcière. J'ai trouvé le cauchemar d'Innsmouth un tantinet long, et sans doute aurait-je été plus adhérente à un autre moment, mais c'est ainsi. En tout cas, ça reste du Lovecraft donc si vous aimez les œuvres de l'auteur ou si vous êtes fan de fantastique en général, ce livre va vous plaire.



Titre : Persuasion
Autrice : Jane Austen
Genre : Classique
Editions : Archipoche
Nombre de pages : 236

Résumé : Depuis quand une jeune fille a-t-elle besoin qu'on lui dicte sa conduite ? Si elle s'est laissé persuader trop jeune de rompre ses fiançailles, Anne Eliott n'est plus dupe. Et lorsque son ancien amant réapparaît, auréolé de gloire, l'heure n'est pas à l'indécision. Pour Anne, il est temps de faire fi des convenances et de la vanité de son entourage !

Mon avis : J'ai adoré ce roman de Jane Austen (mon troisième de l'autrice), court mais bien développé. Contrairement à Emma, dont le thème m'avait intéressé mais qui était un poil trop long, Persuasion rentre plus dans le vif du sujet et ne se perd pas. On y suit Anne, qui a fait la connaissance du capitaine Wentworth huit ans auparavant. Les deux jeunes gens s'appréciaient mais on comprend qu'Anne l'a repoussée à cause de son entourage. Elle retrouve son ancien amour et tout le récit tourne autour des sentiments amoureux qui se raniment. Un des passages vers la fin du livre m'a particulièrement plu (grande romantique que je suis) et Wentworth pourrait presque concurrencer avec Darcy. Même si Orgueil et préjugés reste indétrônable, Persuasion confirme mon amour pour cette autrice.



Titre : Chinoises
Autrice : Xinran
Genre : Témoignage
Editions : Philippe Picquier
Nombre de pages : 352

Résumé : Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste.

Mon avis : Dur, émouvant, horrible, mais nécessaire. Dans Chinoises, Xinran livre des témoignages poignants de femmes. Et ces récits sont tous plus difficiles à lire les uns que les autres. Elles ont été violentées, violées, traînées dans la boue, déçues, déchues, soumises, par les hommes ou par le régime. Les vies de ces Chinoises bouleversent et révoltent. Ce livre est d'une importance capitale pour connaître ce qu'ont pu endurer les femmes durant plusieurs décennies en Chine et pour comprendre la société d'un pays à plus d'un milliard de personnes. Mais surtout, Xinran a enfin donné la parole aux femmes, ces actrices que l'on a tenté d'exclure dans bien des situations, et les non-dits sont d'une puissance déchirante. Parfois, je devais prendre des pauses tant les témoignages étaient cruels, mais je remercie Xinran d'avoir rédigé Chinoises.  Car cet écrit laissera des traces dans nos esprits. Car il montre que les femmes devront se battre, toujours, pour qu'un jour toutes ces cruautés cessent.



Titre : Ma vie de Bacha Posh
Autrice : Nadia Hashimi
Genre : Jeunesse, Contemporaine
Editions : Castelmore
Nombre de pages : 279

Résumé : La famille d’Obayda aurait bien besoin d’un peu de chance : depuis l’accident de leur père, la vie dans la campagne afghane n’est pas facile pour la fillette de dix ans et ses soeurs. La tante d’Obayda a une idée pour leur porter bonheur : transformer la fillette en bacha posh, c’est-à-dire la faire passer pour un garçon. D’abord désemparée, Obayda – désormais appelée Obayd – devient amie avec Rahim, une autre bacha posh. En sa compagnie, elle va découvrir la liberté…

Mon avis : C'était ma première expérience avec cette autrice, malgré le fait que La perle et la coquille traîne dans ma PAL depuis plus longtemps. Et elle fut positive. J'ai trouvé l'écriture fluide, mais pas non plus simplette. Le thème est bien entendu ce qui m'a attiré, et je n'ai fait le rapprochement que par après que Rahima dans Ma vie de Bacha Posh est l'héroïne de La perle et la coquille. Sachant que j'étais frustrée par le sort de Rahima, je suis contente de savoir que je vais la retrouver ensuite. Mais dans ma vie de Bacha Posh, l'héroïne est Obayda, une fille pleine de vie qui va devenir un garçon à ses dix ans. Ça me fait toujours un pincement au cœur et m'énerve de lire combien les femmes sont considérées, traitées et à quel point les inégalités entre les deux sexes sont énormes. Mais j'ai aimé ce roman pour sa fraicheur, sa quête de liberté, et je pense que c'est un livre intéressant à lire pour un public jeune et moins jeune. Il nous en apprend plus sur cette tradition qui existe en Afghanistan, sur la place des femmes dans ce pays, sur le poids des traditions. Pas de crise de larmes, ici, car le tout est plutôt beau et rose, mais je sens que ça ne va pas du tout être le cas lors de ma prochaine découverte avec Nadia Hashimi.



Titre : Un dissident
Auteur : François-Regis De Guenyveau
Genre : Contemporaine
Editions : Albin Michel
Nombre de pages : 333

Résumé : « Et au moment où il sut qu’il n’était plus vraiment un homme, il le devint. » Partout, au cœur des sociétés d’opulence, naît le rêve d’un monde nouveau : un monde de tous les possibles, où l’Homme s’affranchirait enfin des limites de la nature. Christian, jeune prodige scientifique, veut y prendre part. Il va participer à un projet de grande envergure : façonner l’homme de demain. Mais face à un tel enjeu, dans la solitude de son bureau, Christian s’interroge. Inadapté, incapable de nouer des relations, il se heurte à sa propre énigme. Et si la science n’était pas le seul moteur de l’évolution humaine ? Roman d’anticipation et quête initiatique se mêlent dans ce récit troublant, au centre des questions éthiques et philosophiques contemporaines.

Mon avis : Tout est dit dans la dernière phrase du résumé. C'est un récit assez philosophique et initiatique, se questionnant sur la vie, sur l'être humain, sur la science, sur l'évolution et les progrès. Je n'ai personnellement pas été emballée, peut être parce que je m'attendais à autre chose. Je ne sais pas, mais j'avais abordé ce roman avec une attente plus SF et finalement, ce ne fut pas du tout le cas. On suit plus Christian et ses pensées que réellement les projets scientifiques qui sont abordés. Si le début avait su m'intéresser, je me suis globalement ennuyée. La fin, également, rehausse le tout avec un plot twist non sans conséquence et des dernières pages à l'image du récit, étrange, original.

dimanche 4 mars 2018

Lectures du mois de février


On se retrouve pour ce deuxième update de mes lectures. En février, j'ai une nouvelle fois de belles découvertes, mais j'ai surtout apprécié tout ce que j'ai lu, mine de rien c'est plutôt rare.


Titre : Shades of Magic, tome 1
Autrice : V.E. Schwab
Genre : Young Adult, Fantasy
Editions : Lumen
Nombre de pages : 505

Résumé : Kell est le dernier des magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d'un monde à l'autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l'âme. Le nôtre est gris, sans magie d'aucune sorte. Celui de Kell, rouge – on y respire le merveilleux à chaque bouffée d'air. Le troisième est blanc : là, les sortilèges se font si rares qu'on s'y tranche la gorge pour une simple incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l'a envahi quand la magie a dévoré tout ce qui s'y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
Depuis cette contagion, il est interdit de transporter le moindre objet entre les univers. C'est malgré tout ce que Kell va prendre le risque de faire, et il finit par commettre l'irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre noire comme la nuit, qu'une jeune fille du nom de Lila décide de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes – le compte à rebours est lancé. 

Mon avis : Mon troisième coup de coeur de l'année. Shades of Magic était depuis plusieurs mois dans ma PAL, et j'ai enfin pris le temps de le lire sachant que le deuxième tome sortirait en février. Et je n'ai pas été déçue ! J'ai aimé l'univers, les personnages, l'ambiance. Je n'ai pas trouvé le début long, mais au contraire bien ficelé. On prend le temps de bien s'immerger dans le monde de Kell puis de Lila, de la subtilité des différentes Londres et des jeux de pouvoirs. On apprend également à se familiariser avec Kell et Lila, qui sont deux personnages que j'ai apprécié, aux caractères différents, mais complémentaires. Lila est une femme forte, indépendante, qui rêve de sillonner le monde sur son propre navire. Kell, lui, se veut plus sérieux, plus réfléchi mais un peu rebelle. Il constitue d'ailleurs l'un des mystères de cette saga, étant amnésique sur les premières années de son existence. Plus que l'histoire, et les "méchant.e.s", c'est vraiment le monde crée par V.E. Schwab qui m'a transporté. J'espère être totalement comblée par cette saga, et qu'elle se hissera dans mon coeur au côté de la Passe-miroir et de Six Of Crows.



Titre : Jane Eyre
Autrice : Charlotte Brontë
Genre : Classique
Editions : Archipoche
Nombre de pages : 631

Résumé : Orpheline, Jane Eyre est recueillie à contrecœur par une tante qui la traite durement et dont les enfants rudoient leur cousine. Placée ensuite en pension, elle y reste jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Elle devient alors gouvernante pour le noble M. Rochester, dont elle tombe bientôt amoureuse, mais les obstacles seront nombreux. 

Mon avis : Encore un roman qui trainait dans ma PAL depuis pas mal de temps (oui, j'avoue qu'il me faisait peur vu son épaisseur). J'ai donc enfin découvert de classique de la littérature, et non sans atteindre le coup de coeur, j'ai adoré ma lecture, même si une certaine longueur en fin de livre m'a un peu déplue. Jane Eyre captive. De son enfance à son rôle de gouvernante chez M. Rochester, en passant par la pension où elle va séjourner pendant huit ans, les pages défilent et l'autrice nous tient en haleine. Il ne se passe pas des choses spectaculaires, mais j'ai été happée par l'histoire. Si Jane Eyre et M. Rochester m'ont beaucoup moins fait rêver que les couples de Jane Austen, on est ici du côté d'un amour passionnel mais "interdit aux yeux de Dieu". C'est autour de toute cette complexité que Charlotte Brontë m'a peu à peu perdue. Ce n'est pas cette torture psychologique auquel se livre Jane qui m'a refroidit, mais plutôt ce qui s'ensuit, son séjour chez St John (qui était insupportable au passage) où j'ai commencé à perdre un peu d'intérêt au récit. En dehors de ces pages, ma lecture fut très plaisante et surtout j'ai adoré ce personnage de Jane Eyre, innocente, indépendante, qui a du caractère et des convictions qui lui sont propres et qu'elle défend bec et ongles. Jane Eyre est un classique de la littérature génial et passionnant.


Titre : Je suis une légende
Auteur : Richard Matheson
Genre : Science-Fiction
Editions : Folio SF
Nombre de pages : 240

Résumé : Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.
Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.

Mon avis : Pour être honnête, j'ai eu du mal à rentrer dedans, et j'en garde donc un sentiment de déception. Peut être le format trop court, peut être le manque d'informations, peut être l'histoire assez prévisible ? La lecture fut rapide, bien entendu, vu l'épaisseur de l'ouvrage, mais je n'ai pas été plus emballée que je le pensais. Pour autant, certains points restent positifs. J'ai aimé la psychologie du personnage, le fait que l'on soit au cœur de ses ressentis. En tant que dernier homme -à sa connaissance- encore vivant, humain, il reste quelqu'un de torturer et qui pourtant se rattache à la vie. Mais l'élément génial de ce roman réside dans sa conclusion, qui nous laisse une forte impression et qui nous pousse à la réflexion. Sous ses airs de roman post-apocalyptique où l'humanité a été décimée, l'auteur amène une pensée du monde que j'ai trouvé juste, où chaque chose est vouée à disparaître et à être supplantée.


Titre : La trilogie du Tearling, tome 1 : Reine de cendres
Autrice : Erika Johansen
Genre : Fantasy
Editions : Le livre de poche
Nombre de pages : 599

Résumé : Après la mort de sa mère la Reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle diabolique a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde dévouée l'escorte de son repaire à la capitale, où elle devra reconquérir la place qui lui revient de droit et devenir Reine du Tearling.
Kelsea ne s'est jamais sentie aussi peu capable de gouverner. Pourtant, les atrocités qu'elle découvre vont la pousser à commettre un acte d'une incroyable audace, qui jette tout le pays dans la tourmente et déchaîne la vengeance de la Reine rouge.
La quête de Kelsea pour sauver son royaume et aller vers son destin ne fait que commencer. Long périple semé d'embûches, empli de bruit et de fureur, de trahisons et de combats farouches. Une épreuve du feu, qui forgera sa légende... ou la détruira.

Mon avis : Quand il est sorti en poche, il me faisait énormément envie. Puis, après avoir vu la vidéo de Lemon June, j'avait été refroidie. Mais quand j'ai été à Pêle-Mêle en début de mois, et que je l'ai vu comme neuf à un prix défiant toute concurrence, j'ai craqué. Autant en parler tout de suite et revenir seulement sur LES points qui m'avait chagriné dans la vidéo de Lemon June. Premier point, sur le physique de l'héroïne, qui est décrit comme étant ronde. Et pas belle. Oui, c'est maladroit quand l'autrice évoque à plusieurs reprises le poids de Kelsea, pour autant, je n'ai pas ressentie autant ce lien entre la rondeur de l'héroïne et le fait qu'elle ne soit pas considérée comme belle. Ce qui m'a gêné, plutôt, c'est quelques remarques de certains personnages sur son physique, mais rien ne gâchant réellement ma lecture. Deuxième point, je voudrais réagir à la phrase "pire que d'être laide, il n'y a rien de pire que d'être laide et de se croire belle." Alors la phrase en soit est alarmante et problématique. Mais on ne peut pas l'enlever de son contexte, et c'est bien parce que la femme en face est cruelle et détestable que Kelsea en vient à penser ça. Après oui, encore une fois, c'est maladroit et incohérent vis-à-vis du caractère du personnage mis en place par l'autrice, et je suis contre toute attaque envers le physique des gens. Cette phrase m'a aussi fait grincer des dents,  mais en dehors de ces points noirs, Reine de cendres a été une lecture vraiment agréable. Fluide, efficace et sans fioritures, ce premier volet d'une triologie fait partie de ces fantasy que tout un chacun pourrait lire car il n'est pas aussi complexe que beaucoup d'ouvrages de références. On y suit Kelsea, promue reine à ses dix-neuf ans, qui amène un regard nouveau sur le pouvoir, humaine et naïve, tout en ayant une réflexion intelligente et intéressante sur la politique. La reine rouge m'a un peu fait penser aux reines méchantes de Disney ou encore de Levana dans les Chroniques lunaires, même si son rôle est encore peu mis en avant. Même si dans les faits, il ne se passe pas beaucoup de choses dans ce premier tome, j'ai aimé le déroulé de l'histoire et je le conseille.


Titre : L'ombre du vent
Auteur : Carlos Ruiz Zafon
Genre : Contemporaine
Editions : Pocket
Nombre de pages : 668

Résumé : Initié par son père au cimetière des livres oubliés, Daniel doit adopter un livre et le défendre toute sa vie. En choisissant L'Ombre du vent, il déclenche une aventure très dangereuse. Dans ce tableau historique et énigmatique, l'auteur mêle avec talent vie et littérature. En 1945, un libraire de Barcelone initie son fils au cimetière des livres oubliés, une bibliothèque très spéciale où chaque nouveau membre doit adopter un ouvrage et s'engager à le défendre toute sa vie. Daniel choisit L'Ombre du vent d'un certain Julian Carax. Prenant à coeur sa mission, il découvre qu'un autre lecteur tente de faire disparaître l'oeuvre de Carax

Mon avis : Conseillée par une de mes collègues, j'ai emprunté cet ouvrage sans réellement avoir d'attente dessus. Et j'ai adoré ! L'intrigue tient en haleine, on a du mal à lâcher ce roman tant on a envie d'avoir le fin mot de l'histoire. Tout ce qui se passe autour de Julian Carax interpelle et on aime en apprendre petit à petit plus sur la vie de l'auteur de l'ombre du vent. On veut en savoir plus, tout comme Daniel qui mène l'investigation pour en savoir plus sur ce livre qu'il a choisit. Tout dans ce roman est une réussite. Le développement des personnages, le drame, le suspens, les questions qui nous taraudent et que l'auteur révèle juste à temps. C'est subtil, c'est bien écrit, c'est intelligent et judicieux. J'ai vraiment passé un très bon moment et j'ai fermé mon livre avec le sourire aux lèvres.


Titre : Le puits des mémoires, tome 1 : La traque
Auteur : Gabriel Katz
Genre : Fantasy
Editions : Pocket
Nombre de pages : 381

Résumé : Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver. Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.

Mon avis : Ayant adoré Aeternia, je voulais découvrir une des autres oeuvres de Gabriel Katz, le puits des mémoires. Assez court, j'ai retrouvé la plume et la façon bien particulière de l'auteur d'amener les personnages et les événements. Chaque paragraphe suit les pensées (à la troisième personne) d'un personnage, des héros de ce roman au plus insignifiant paysan perdu au fin fond de sa campagne. Pour celles.ceux ayant déjà lu Gabriel Katz, il aime rédiger de court passage pour parler d'une situation donnée, du point de vue d'un personnage précis qui peut aboutir à un événement clé ou tout simplement à la fin brutale d'un protagoniste. Car l'auteur est comme ça. C'est rapide, peut être parfois même trop, et inattendu. C'est d'ailleurs peut être la seule chose que je reprochais à Aeternia, et que je pourrais aussi mettre en lumière ici. Gabriel Katz livre des romans courts qui ne répondent pas à toute nos questions et qui nous prend par surprise en précipitant certains faits ou personnages à leur fin. Dans ce premier tome ne vous attendez pas à beaucoup d'actions ou de rebondissements. La traque porte bien son nom. On a affaire à une traque, les fugitifs vont donc se cacher, se fondre dans la masse, tenter de se faire oublier tout en essayant d'en apprendre plus sur eux, sur leur passé, sur ce qu'ils ont fait pour en arriver là. La traque se poursuivra dans le deuxième volet, que j'ai hâte de découvrir prochainement. 

samedi 3 février 2018

Lectures du mois de janvier

Le mois de janvier arrive à son terme, et j'ai décidé, cette année, de faire un article mensuel récapitulant mes lectures de chaque mois. Et je commence fort en ce début d'année, avec neuf romans au total.


Titre : Chroniques lunaires, tome 3.5 : Levana
Autrice : Marissa Meyer
Genre : Young Adult
Editions : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 201

Résumé : "Miroir, mon beau miroir, dis-moi, qui est la plus belle ?"
Pour les lecteurs des Chroniques Lunaires, Levana est une reine cruelle qui se sert de son magnétisme pour imposer amour et crainte à ses sujets. Mais bien avant que Cinder, Scarlet et Cress ne se rencontrent, Levana a vécu une toute autre histoire, une histoire d'amour et de guerre, de trahison et de mort. Une histoire qui n'a jamais été contée... jusqu'à présent.

Mon avis : Un prequel sans grand intérêt à mes yeux. On en apprend davantage sur le personnage de Levana, son passé, la haine viscérale qu'elle a envers sa sœur, l'amour qu'elle porte au garde qu'elle a épousée. En clair, Levana n'est plus une inconnue pour nous, mais ce n'est pas pour autant qu'elle en devient un personnage sympathique. J'ai trouvé la lecture longue, sans rien de transcendant nous rattachant au récit. Pas nécessaire, donc.


Titre : Quelqu'un à qui parler
Auteur : Cyril Massarotto
Genre : Contemporain
Editions : XO
Nombre de pages : 269

Résumé : Samuel fête ses trente-cinq ans, seul face à des assiettes vides. La déprime est proche. Il attrape alors son téléphone mais réalise qu'il n'a personne à qui parler. Soudain, un numéro lui revient en mémoire : celui de son enfance et de la maison du bonheur familial depuis trop longtemps disparu. Tiens, et s'il appelait ? À sa grande surprise, quelqu'un décroche. Et pas n'importe qui : c'est à lui-même, âgé de dix ans, qu'il est en train de parler ! Mais que dire à l'enfant que l'on était vingt-cinq ans plus tôt ? Finalement, chaque soir, à travers ce téléphone, Samuel va s'interroger : l'enfant que j'étais serait-il fier de ma vie ? Aurait-il vraiment envie de devenir l'adulte que je suis aujourd'hui ? Ne l'ai-je pas trahi en renonçant à mes rêves ? Grâce à ce dialogue inattendu et inespéré, Samuel va, peu à peu, devenir acteur de sa vie. Et avancer, enfin !

Mon avis : Une lecture sympathoche, avec un livre optimiste et respirant la joie de vivre. Le personnage de Samuel nous ressemble un peu, solitaire mais sans le vouloir, ayant du mal à tisser des liens avec les gens, n'osant pas faire certaines choses car une petite voix nous dit que non, ça n'en vaut pas la peine. Sans être le roman de l'année, on passe un bon moment, malgré la fin prévisible et ce parfum de tout est beau, tout est bien qui finit bien.


Titre : Un éclat de givre
Autrice : Estelle Faye
Genre : Science-Fiction
Editions : Folio SF
Nombre de pages : 352

Résumé : Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.
Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles.
Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.

Mon avis : Après avoir lu les deux premiers tomes de la trilogie La voie des Oracles de la même autrice, j'ai voulu découvrir un de ses autres romans, ayant surtout adoré la plume d'Estelle Faye. Et si cette dernière ne m'a pas déçue, je ne peux pas en dire autant du reste. L'histoire ne m'a pas transportée, captivée. J'ai été également surprise par l'univers, que je ne m'attendais pas aussi... chaotique et emprunt de sexualité. Non pas qu'il y ait des scènes de sexe, mais le caractère sexuel y est présent, notamment au travers du personnage principal, Chet. Pour autant, je continue à penser que l'écriture d'Estelle Faye a quelque chose de magique, et c'est ce qui me pousse à découvrir tous ses romans. Elle pèche cependant dans la trame de son récit, et j'avais notamment ressenti cela lors du deuxième tome de la Voie des Oracles, Enoch, qui m'avait beaucoup moins emballé que le premier volume Thya. Mais l'autrice a tout pour faire un livre d'excellence, et mérite le coup d'œil rien que pour sa manière d'écrire et de décrire.


Titre : Le joueur d'échecs
Auteur : Stefan Zweig
Genre : Classique
Editions : Stock (La Cosmopolite)
Nombre de pages : 116

Résumé : "Prisonnier des nazis, Monsieur B., en dérobant un manuel d'échecs, a pu, à travers ce qui est devenu littéralement une folle passion, découvrir le moyen d'échapper à ses bourreaux. Libéré, il se retrouve plus tard sur un bateau où il est amené à disputer une ultime partie contre le champion Czentovic. Une partie à la fois envoûtante et dérisoire... Quand ce texte paraît à Stockholm en 1943, Stefan Zweig, désespéré par la montée et les victoires du nazisme, s'est donné la mort l'année précédente au Brésil, en compagnie de sa femme. La catastrophe des années quarante lui apparaissait comme la négation de tout son travail d'homme et d'écrivain. Le joueur d'échecs est une confession à peine déguisée de cette désespérance."

Mon avis : Un classique qui se lit d'une traite, assez palpitant et intéressant. Plus qu'un livre sur une partie d'échec, c'est une vision du nazisme, des tortures infligées par ce régime et les sévices sur un rescapé, au travers du personnage de Monsieur B. La moitié du texte est une description des conditions qu'a vécu cet inconnu pourtant si doué aux échecs. Il raconte l'isolement, l'enfermement, jusqu'à la démence éprouvée par cet homme victime du régime nazi. Un texte court, mais efficace.


Titre : Grisha, tome 1 : les orphelins du Royaume
Autrice : Leigh Bardugo
Genre : Young Adult, Fantasy
Editions : Milan
Nombre de pages : 338

Résumé : Depuis des siècles, le royaume de Ravka est divisé par le Shadow Fold, épaisse nappe de ténèbres peuplée de créatures sanguinaires. En tant que cartographe pour la Ire armée, Alina doit le traverser pour la première fois. Aussitôt, des volcras l'attaquent. Elle est sauvée par Mal, son meilleur ami, dont elle est secrètement amoureuse et qui, à son tour, se retrouve acculé par les créatures. Elle émet alors malgré elle une lumière puissante, qui repousse les volcras. Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l'Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold et rendre la paix au royaume. La voilà emmenée à la capitale, au Little Palace, où elle entame son apprentissage aux côtés des Grisha, caste de magiciens qui gouverne le royaume avec le roi, et du plus puissant d'entre eux, le Darkling. Mais les intrigues de la cour sont moins simples qu'il n'y paraît, et Alina ignore où est censée aller son allégeance : au roi ? Au Darkling, qui semble nourrir pour elle des plans mystérieux ? Tandis que l'avenir de la Ravka repose sur ses épaules, la jeune femme doit à la fois découvrir les secrets des Grisha, et ceux de son coeur...

Mon avis : Vous pouvez retrouver mon avis dans mon précédent article, consacré à Grisha et à Six Of Crows. Pour faire court, j'ai été plutôt déçue, sans doute car j'attendais trop de choses de ce roman. J'ai pas aimé les personnages, surtout le Darkling. J'ai pas aimé les relations, notamment amoureuses, et toutes les ambiguïtés qui vont avec. Par contre, j'ai adoré l'univers des Grishas. En apprendre plus sur leurs pouvoirs, leur entrainement, l'évolution du pouvoir d'Alina ainsi que la trame et le rythme de l'histoire qui ne s'essouffle pas et qui captive.


Titre : La Horde du Contrevent
Auteur : Alain Damasio
Genre : Science-Fiction, Fantasy
Editions : Folio SF
Nombre de pages : 703

Résumé : "Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime."

Mon avis : C'est tout simplement mon premier coup de cœur de l'année. J'aurais tellement à dire dessus, tant ce roman est une pépite. Oui, la lecture est difficile et peut rebuter. On entre directement au cœur de l'action et on prend du temps à s'habituer aux prises de paroles successives des 23 personnages constituant la Horde de Neuvième Golgoth. Mais bon sang qu'on ne lâche plus ce livre une fois rentrée dedans ! Alain Damasio nous livre un récit sublimement bien écrit, oscillant parfaitement entre registre soutenu et paroles brut de décoffrage selon les personnages. L'auteur a crée tout un univers complexe, teinté d'un aspect scientifique fort mais pas du tout repoussant. Chaque personnage à son importance, même si certain.e.s bien plus que d'autres. On s'attache à ces derniers.ères, on vit avec et on se dirige nous aussi en Extrême-Amont pour découvrir l'origine du vent, savoir ce qui se cache derrière cette quête, où chacun.e à une idée bien précise de la finalité. On aime l'intelligence et la lucidité d'Oroshi, la joute verbale de Caracole, la sagesse de Pietro, la forge d'Erg. On s'insurge avec Golgoth, on aime avec Aoi, on a peur avec Larco, on souffre avec Coriolis. Ce roman se vit, vraiment, tant il est immersif et captivant. C'est pour moi un des chefs d'œuvres de l'imaginaire qui a déjà pris place dans la liste de mes romans préférés.


Titre : Demain est un autre jour
Autrice : Lori Nelson Spielman
Genre : Contemporaine, Romance
Editions : Pocket
Nombre de pages : 441

Résumé : À la mort de sa mère, Brett Bohlinger pense qu'elle va hériter de l'empire de cosmétique familial.
Mais, à sa grande surprise, elle ne reçoit qu'un vieux papier jauni et chiffonné : la liste des choses qu'elle voulait vivre, rédigée lorsqu'elle avait 14 ans. Pour toucher sa part d'héritage, elle aura un an pour réaliser tous les objectifs de cette life list... Mais la Brett d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la jeune fille de l'époque, et ses rêves d'adultes sont bien différents.
Enseigner ? Elle n'a aucune envie d'abandonner son salaire confortable pour batailler avec des enfants rebelles. Un bébé ? Cela fait longtemps qu'elle y a renoncé, et de toute façon Andrew, son petit ami avocat, n'en veut pas. Entamer une vraie relation avec un père trop distant ? Les circonstances ne s'y prêtent guère. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew, à moins que...

Mon avis : Une de mes collègues me l'a conseillé, je l'ai donc emprunté et c'était une lecture sympa, sans plus. J'ai pas trop apprécié l'étalage du luxe, même si le personnage de Brett fait preuve d'humanité durant le récit. C'est un livre typique américain, avec un happy end prévisible, une facilité dans les évènements qui frise presque le ridicule tant c'est improbable dans la vie réelle. Mais j'ai eu un petit coup de cœur pour le personnage de Brad, l'avocat en charge de l'héritage de la mère de Brett. Si le début m'a fait du mal, et c'est toujours le cas lorsque l'on aborde la mort d'un être cher, on est plutôt heureuse en lisant ce genre d'histoire, on sourit timidement quand un tel embrasse machin ou que bidule fait une action positive. C'était une belle transition avant d'entamer une nouvelle lecture.


Titre : La lune est à nous
Autrice : Cindy Van Wilder
Genre : Contemporaine, Young Adult
Editions : Scrineo
Nombre de pages : 377

Résumé : Max et Olivia n’ont pas grand-chose en commun. Max, solitaire et complexé, peine à s’intégrer dans son nouveau lycée. Olivia, sociable et hyperactive, vient d’être recrutée par la très populaire chaîne YouTube « Les Trois Grâces » et s’investit dans le milieu associatif. Il.elle.s n’ont rien en commun, si ce n’est qu’il.elle.s sont gros.sse.s, et que le monde le leur fait bien payer. Lorsqu'Olivia et Max se rencontrent, il.elle.s se comprennent instantanément. Et décident de réagir – chacun à sa manière. L’habit ne fait pas le moine, dit-on… Ni Max ni Olivia ne s’attend aux défis qu’il.elle.s vont rencontrer. Et si l’aiguille de la balance n’était pas le seul challenge ? Et s’il était possible de décrocher la lune, même après être tombé à terre… ?

Mon avis : Deuxième coup de cœur livresque de l'année (oui, 2018 commence très bien). On suit deux adolescent.e.s qui ont beaucoup de poids en trop, mais pas seulement. Olivia est active sur les réseaux sociaux, et dans la lune est à nous, elle va s'en prendre plein la tronche. Harcèlement et cyber harcèlement sont un des aspects de ce récit, et c'est très bien expliqué. Max, lui, débarque en Belgique et peine à s'accepter physiquement. Mais sa sexualité est aussi un des gros enjeux de ce récit. Il est gay, et le cache à sa famille et à ses proches. Dans ce décor, on trouve aussi des personnages secondaires intéressant.e.s, allant d'Imane à Val, en passant par Seb. Il.elle.s se retrouvent au Dépot, une association marquée par sa tolérance, l'acceptation de toutes et tous et l'entraide. La lecture fut difficile à certains moments, tant on s'identifie aux pensées d'Olivia et de Max, ainsi qu'aux remarques qu'il.elle.s se prennent. Mais la lecture de la lune est à nous est une véritable bouffée d'air frais, bourrée d'optimisme, réchauffant le cœur et tellement humain. Je remercie Cindy Van Wilder pour avoir livré un roman aussi tolérant, poignant, touchant. J'ai été triste de quitter tout ce petit monde, et j'ai trouvé peut être la lune est à nous un peu trop court, tant j'aurais aimé que se développe encore davantage la vie de ses personnages. Un des autres aspects que j'ai adoré est l'écriture inclusive adoptée par l'autrice, et qu'est-ce que ça fait du bien.


Titre : Des souris et des hommes
Auteur : John Steinbeck
Genre : Classique
Editions : Folio
Nombre de pages : 178

Résumé : En Californie, pendant la Grande Crise, Lennie et George vont de ferme en ferme. Ils louent leurs bras en attendant le jour où ils auront leur ferme à eux, avec un petit bout de luzerne pour élever des lapins. Lennie, malgré sa taille de colosse, n'a pas plus de malice qu'un enfant de six ans ; George veille sur lui, le protège du monde qui n'est pas tendre aux innocents. Le soir, ils se racontent leur rêve, celui de la maison et des lapins. Mais allez savoir pourquoi, les rêves de certains finissent toujours en cauchemars.

Mon avis : Une lecture rapide, étant donné l'épaisseur du livre, qui m'aura laissé assez indifférente. On suit George et Lennie, l'un malin, l'autre bête, soudés et rêvant de posséder leur propre ferme. Mais c'est difficile pour deux pauvres d'amasser autant de fortunes pour pouvoir avoir son chez soi. Dans des souris et des hommes, on les voit arriver dans une nouvelle exploitation, où George met en garde Connie, ce dernier s'attirant facilement des problèmes étant donné qu'il est simplet. Un récit dénonciateur, mais qui ne m'aura pas marqué.


Je voulais également aborder la lecture d'une BD qui m'a profondément émue, il s'agit de Collaboration Horizontale. En regardant les derniers arrivages de la bibliothèque où je travaille, j'ai vu cette couverture qui m'a fait de l'œil, et en l'ouvrant, j'ai accroché au dessin. J'ai alors été intriguée et j'ai commencé ma lecture, et waouh. Narrant une histoire d'amour entre un soldat allemand et une femme française déjà mariée à un autre, on est happée par la période d'occupation française, par les interdits, les brimades, les mœurs de la société, la place de la femme. C'est triste, c'est dur, mais c'est vraiment beau. Je lis peu de BD (beaucoup plus de mangas et de comics), mais celle-ci m'a frappée en plein cœur.

mardi 23 janvier 2018

Six Of Crows & Grisha

Comme je vous l'avais annoncé précédemment, j'attendais de lire le premier tome de la trilogie Grisha pour ENFIN aborder Six Of Crows, aka l'un de mes gros coups de coeur de l'année 2017.


Six Of Crows



Six Of Crows, c'est une duologie écrite par Leigh Bardugo. On y suit six personnages, qui se lancent dans une mission qui pourrait leur rapporter gros. Dans cette équipe, on y retrouve Kaz, Inej, Nina, Matthias, Jasper et Wylan.


Pourquoi Six Of Crows fut un énorme coup de coeur pour moi ? Pour son ambiance, sombre, unique, terriblement accrocheuse. Mais surtout, pour ses personnages, qui sont LA vraie réussite de cette duologie. Iels possèdent des caractères propres, des antécédents plus ou moins dramatiques et amènent quelque chose en plus. Iels m'ont bouleversée, je les ai aimée et j'ai vécue avec ces six personnages.

Ce sont surtout deux personnages qui m'ont émue, réellement. Je parle de Nina et de Matthias. Si vous n'avez pas lu Six Of Crows, je vous prie de ne pas faire attention aux lignes qui seront en blanc. 

Le couple Nina/Matthias m'a bouleversé. Si de prime abord, il peut revêtir le cliché de deux personnes venant de pays ennemis qui vont finalement s'aimer, il n'en est rien. Il est complexe, à l'image des personnages qui le compose. Matthias, surtout, est sans cesse tirailler entre l'attirance qu'il a envers Nina et le devoir qu'il possède envers son pays. Ce grand fjerdan pense trahir sa nation, en s'entichant d'une grisha, une sorcière qu'il doit éliminer et non pas adorer, et pourtant. Nina, elle, semble plus à l'aise dans ses sentiments, mais garde tout de même une attache et un sens de la patrie. Pour autant, leur relation va évoluer, de façon bien plus évidente que pour Jasper et Wylan par exemple, mais ô combien espéré. Et croyez-moi, je ne me suis toujours pas remise de la mort de Matthias, mon coeur en est encore brisé et je refuse au fond de moi-même, de me dire que ce couple n'aura tenu qu'un court laps de temps.
Nina est une femme forte, possédant un pouvoir hérité de son don de grisha. Originaire de Ravka, elle a atterrie à Ketterdam en même temps que Matthias. Vous comprendrez bien vite comment elle et un natif de Fjerda, ennemi juré de son pays, ont fait pour arriver ensemble dans cette cité. Matthias, lui, a un caractère bourru, plutôt froid, que j'aime assez chez les personnages de manière générale. A côté de mes deux chouchous, on trouve Kaz, le "chef" de cette bande de casse-cou, qui m'a un peu laissé de marbre, même si je l'ai aimé à sa manière. Inej aussi, même si la souffrance qu'elle a connue m'a vraiment fait mal et j'ai aimé sa volonté à aller de l'avant, à faire de son mieux, à concrétiser ses rêves et à ne rien lâcher. Wylan prendra de l'importance dans le deuxième tome, vous apprendrez à mieux le connaître et c'est une bonne chose, tout comme Jasper qui est vraiment une vraie bouffée d'oxygène dans cet univers. Drôle, attachant, il est pour moi cet espèce de relais entre chaque personnage, s'entendant avec tout le monde et son rôle va aller crescendo. J'ai aimé la place qu'avec chacun des personnages. Aucun n'est laissé pour compte et il.elle.s vont tous.tes avec leur rôle à jouer.

Quel tome ai-je préféré ? Je ne sais pas, honnêtement, tant les deux se complètent merveilleusement bien. Dans le premier volume, j'ai préféré l'intrigue, qui est vraiment bien ficelé et haletante. Dans le second volet, l'histoire est moins intéressante mais l'évolution des personnages est bien plus forte et fait tout le charme de ce roman.

Pour ses personnages, pour son histoire, pour ses rebondissements, pour son ambiance, Six Of Crows est devenue l'une de mes duologies préférées, si ce n'est ma préférée. Je la recommande les yeux fermés.


Grisha 


Je vais maintenant aborder ma dernière lecture -car je viens de la finir il y a peine quelques heures- qui est Grisha, de la même autrice. Je souhaitais réellement faire un article commun avec ces lectures car, en plus d'avoir été écrites par la même personne, elles ont en commun un même univers.

Vous l'aurez compris, Grisha se passe à Ravka, le pays d'origine de Nina de Six Of Crows. Mais ici, aucun parallèle entre les personnages de Six Of Crows et de Grisha. Si vous voulez donc commencer par Grisha, vous le pouvez. Vous ne serez pas perdu par la classification des pouvoirs des Grishas ou par l'univers de Leigh Bardugo. Le premier tome de cette trilogie, donc, est un livre à la première personne (je le précise car dans Six Of Crows, chaque chapitre est le point de vue de l'un des six personnages). Il est du point de vue de l'héroïne, Alina, qui fait partie de l'armée avec son ami d'enfance Mal. Le pays est ravagé par un mal (hahaha) qui la ronge de l'intérieur. En gros, une zone d'ombre s'est étendue, séparant Ravka en deux, et à l'intérieur de cette "non-mer" se trouve des monstres. Alina va devoir traverser cette mer de ténèbres, ça ne va pas se passer comme prévu et, voyant Mal en danger de mort, elle va révéler son pouvoir. Elle est en réalité une grisha, et plus particulièrement une invocatrice de lumière. Le Darkling, qui est en gros le chef de Grishas, et le plus puissant, va la prendre sous son aile, voyant en elle la sauveuse du pays.

Je ne vais pas en raconter plus, je trouve que j'en ai déjà trop dit (même si c'est ce qui est noté en résumé dans le livre, grosso modo) mais après ça, il va se passer des choses. Ou plutôt, pas tant de choses que ça, en fait.

Je vais pas vous le cacher; en comparaison de Six Of Crows, c'est une déception. Peut-être en attendais-je trop. J'avais tellement aimé Six Of Crows, que je pensais pouvoir retrouver la même sensation en lisant Grisha. Grave erreur.

Le plus gros point faible de Grisha, c'est ses personnages. J'ai détesté le Darkling presque dès le début, et mon impression s'est confirmée. J'avais lu divers opinions sur ce bouquin, et notamment sur le charisme et sur le charme de ce personnage. Moi, il m'a laissé de marbre de A à Z. J'avais de suite préféré Mal, même si ce n'était pas l'amour fou, soyons honnêtes.

/!\ Alerte spoiler /!\
Je pourrais aussi aborder les relations ambiguës, amoureuses, que recèle Grisha. Alina, dès le début, semble éperdument folle amoureuse de son meilleur ami, Mal, avec qui elle a grandie. A sa séparation, elle semble se détacher de façon (trop ?) rapide de lui, et se rapproche du Darkling. S'ensuit des situations où j'avais réellement la tête d'un gif facepalm, tant ça frisait presque le ridicule. Lorsqu'il l'embrasse près du lac, ou encore lors de la soirée où il l'emmène dans une salle vide et sombre (c'en est resté qu'à des bisous et des caresses mais certes). Je ne sais pas mais j'ai ressenti un certain malaise face à cette accélération des sentiments de l'héroïne. Peut être parce que je peine à me détacher de quelqu'un et qu'un amour tel que celui que portait Aline pour Mal, qui avait l'air aussi fort, me parait difficilement oubliable en l'espace de quelques mois ?
Outre cette romance en triangle (qu'est-ce que je peux détester ça, sauf dans de RARES exceptions), il y a eu une accélération de l'action à la fois entraînante mais aussi trop rapide à mon goût. On apprend un peu de façon surprenante que le Darkling est en fait un méchant, qu'il a cherché à séduire Alina uniquement pour son pouvoir et qu'elle doit s'enfuir pour échapper à son contrôle. A partir de là, le récit devient plus intéressant et je n'ai vraiment plus lâché ce roman jusqu'à la fin. On retrouve Mal, et Alina miraculeusement a retrouvé ses sentiments pour lui. Une des raisons du pourquoi j'ai adoré Six Of Crows fut aussi cette façon d'introduire de la romance de façon explicite mais sans en faire trop. Elle est même plutôt implicite par moment et très compliquée. Ici, j'ai l'impression que l'autrice a cherché à mettre de la complication dans une situation qui ne l'était pas et pour moi, c'était carrément dispensable. Je ne suis pas là pour réécrire l'histoire, elle est propre à Leigh Bardugo, mais c'est vraiment quelque chose qui m'a déplu dans ce livre. Je n'ai pas aimé la construction de ces relations, je ne les ai pas trouvé assez profondes contrairement à son autre oeuvre. Peut-être est-ce une erreur de ma part de comparer sans cesse les deux, mais c'est plus fort que moi. L'espèce d'hésitation d'Alina m'a trop fait penser à de la mauvaise Young Adult. Le Darkling, d'ailleurs, est pour moi l'archétype du personnage qu'on retrouve dans les histoires YA et qui m'insupporte tant l'originalité n'est pas leur fort.
/!\ Fin spoiler /!\

Même si quelques aspects m'ont fait grincer des dents, j'ai quand même apprécié certaines choses. Déjà, j'ai adoré tout ce qui se passe autour des Grishas, leur entrainement, la découverte du pouvoir d'Alina. J'ai trouvé ça beau la façon dont elle tentait de s'approprier son don, de se prouver à elle-même qu'elle pouvait réussir des choses. Certains personnages secondaires sont chouettes, comme Bargha ou Genya (et d'ailleurs j'aurais aimé en apprendre plus sur elles, peut-être dans le second ou le troisième tome ?). J'ai aimé aussi le rythme du récit. Je l'ai pas trouvé spécialement lent ou chiant. L'histoire est attrayante, elle suit un schéma plutôt classique -découverte du pouvoir, entrainement, combat contre le vilain- mais il est bien fait et ne s'essouffle pas. Je mets aussi un +1 pour la fin, pour l'agissement de l'héroïne ainsi que pour l'épilogue qui nous laisse présager plusieurs perspectives de suite.

En somme, Grisha a été un bon moment de lecture. Oui, il y a des choses qui ne m'ont pas plue, mais en relativisant, je sais que si je n'avais pas eu comme moyen de comparaison Six Of Crows, j'aurais sans doute plus apprécié ma lecture et eu moins d'attentes. Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées ainsi, et peut être changerais-je d'avis dans les mois à venir, en étant moins critique et plus enthousiaste avec le tome deux ?