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mercredi 20 janvier 2021

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange d'Elif Shafak



Titre : 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange
Autrice : Elif Shafak
Genre : littérature contemporaine
Editions : Flammarion
Parution : 8 janvier 2020
Nombre de pages : 400
Mots clés : Turquie, drame, prostitution, femmes




Résumé :

Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ?  10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Tequila Leila,  prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul.  Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l’a jetée,  elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs, d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. 

En retraçant le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé,  Elif Shafak nous raconte aussi l’histoire de nombre de femmes dans la Turquie d’aujourd’hui.  À l’affût des silences pour mieux redonner la parole aux « sans-voix »,  la romancière excelle une nouvelle fois dans le portrait de ces « indésirables »,  relégués aux marges de la société.

Mon avis :

Deuxième expérience avec Elif Shafak et... deuxième déception ? Le terme est peut-être un peu fort, mais il exprime néanmoins mon état après la lecture de cet ouvrage.

Dans 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, on suit les derniers instants de Leyla, surnommé Tequila Leila. On apprend que c'est une prostituée d'une quarantaine d'années, et l'autrice a décidé de couper sa vie en plusieurs morceaux. Afin de la connaître mieux, mais surtout de rencontrer les gens qui lui sont proches et les malheurs qu'elle a connu.

Elif Shafak aborde toujours des thèmes forts, puissants et importants. Puisant son inspiration dans ses origines turque, elle centre ses romans sur des destins de femme. Leyla est née à Van, une ville riche en patrimoine mais qui a perdu de sa superbe. Fille de la deuxième épouse de son père, son existence commence par un mensonge. Et dans un sens, cela va rythmer sa vie, chaotique. 

L'autrice nous dépeint une société qui abandonne certaines personnes, qui maltraitent et marginalisent ces femmes qui n'ont pas d'autres moyens de survie. Qui ont été abusées -sexuellement- par leur famille, leurs proches, des inconnu·e·s.

Dans son ouvrage, Elif Shafak s'insurge contre cet Etat qui, au lieu d'aider, alimente le malheur des un·e·s au détriment des autres. Elle montre les dérives et les conséquences qui en découlent.

 « Tu n'es pas ta dépression. Tu es beaucoup plus que ce que va être ton humeur aujourd'hui ou demain. »

Sans en dévoiler davantage, le roman se découpe en trois partie. Une première est consacrée à la vie de Leyla, à travers son enfance, son arrivée à Istanbul, ses moments de joie et ses peines. C'est celle qui m'a intéressée, celle que j'attendais, aussi. Les deux autres portent sur l'après. Comment ses ami·e·s vont tout faire pour l'honorer après la mort. J'avoue avoir été peu réceptive à ces deux autres pans, qui représentent tout de même la moitié de l'ouvrage. Si l'amitié et l'amour qui en ressortent sont beaux à lire, je me suis pas mal ennuyée. 

C'est donc dans ce sens là que je parle de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange comme étant une déception. Pas parce que ce fut une mauvaise lecture, mais parce que j'en espérais beaucoup et qu'au final, je suis ressortie mitigée de l'expérience. 

En somme, 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange est important pour son sujet, mais la forme ne m'a pas convaincue. Elif Shafak est une énigme pour moi, car tous ses ouvrages attise ma curiosité mais le résultat n'est pas celui escompté. Je retenterai toutefois de lire cette autrice avec Trois filles d'Eve prochainement.  

J'ai aimé : les thèmes abordés

J'ai moins aimé : la lenteur du récit, les deux parties après la mort de Leila


Note : 3/5

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