Aujourd’hui, article un peu spécial, et pour le moins
difficile. Je viens de terminer ma lecture d’Une culture du viol à la
française, et au-delà d’une simple chronique, je voudrais parler plus en
profondeur de ce sujet ô combien important.
Dans Une culture du viol à la française, Valérie Rey-Robert
expose plusieurs faits. Elle traite du viol, oui. De l’acte en lui-même. De comment
il est perçu. De tout ce qu’il implique dans nos sociétés, d’hier et d’aujourd’hui.
Elle démarre par des définitions, simples et claires, du
sexisme et du patriarcat. Car il est important de comprendre de quoi il en
résulte pour percuter à quel point le viol est lié à ces notions.
On vit dans une société où tout est fait pour les hommes,
par les hommes. Alors la femme devient fautive, et Valérie Rey-Robert le montre
bien. De ce fait, les institutions vont dans ce sens, et rien n’est fait pour
protéger et condamner les hommes.
Cela me permet de rebondir avec un autre ouvrage lu précédemment; La boîte noire de Shiori Ito. L’autrice et journaliste japonaise peint son
combat pour obtenir justice après son viol en 2015. On y lit son périple pour
se faire entendre. Et tout ce que Valérie Rey-Robert écrit prend tout son sens.
Shiori Ito a eu le droit à de nombreux reproches, n’a pas été crue par
certaines personnes, a vu son affaire être ralentie car elle portait plainte
contre une personnalité importante du pays.
Même si le Japon est une société sexiste différente de la
nôtre, difficile de ne pas faire de parallèle. Et Valérie Rey-Robert le fait
régulièrement avec les Etats-Unis. Chaque pays est imprégné par ces
injonctions.
Ce que cherche à montrer l’autrice, c’est à quel point
nos préjugés influent sur notre façon de voir les violences sexuelles. « Elle
l’a bien cherchée », « elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça »,
« elle n’avait qu’à pas boire » et autres phrases. Une culture du
viol à la française ne manque pas d’exemple de ce type.
Le titre Une culture du viol à la française prend tout son
sens au deux tiers du livre. Car la France, pays du romantisme, ne pourrait pas
être une société de violeurs. Mais non, ce sont seulement des hommes aimant
séduire les femmes.
Et si on parle de « culture » du viol, c’est bien
parce qu’on a intégré les codes d’un viol qui n’en est pas vraiment un. Qu’on minimise les choses
(et Valérie Rey-Robert donne pléthores d’exemples). Qu’on n’écoute
pas les femmes MAIS les hommes sur ce qu’est un viol. Car quoi qu'il arrive, en pense aux hommes. A leur « honneur », à leur « virilité », à leurs « besoins ». Mais jamais aux conséquences de leurs actions sur nous, les femmes.
Je ne pourrais pas traiter de tout ce qui est dit dans Une culture
du viol à la française, car ce n’est ni le but de mon article ni ma volonté,
mais je voudrais faire connaître ces livres. LISEZ-LES, vraiment, si vous le
pouvez (car ils sont durs et peuvent réveiller des traumatismes).
Il est important pour les femmes de les lire pour des tas de
raisons : se déconstruire des préjugés qu’on a pu nous injecter, se révolter
encore davantage, se déculpabiliser car c’est la faute du violeur et non de la
victime, …
Mais aussi pour les hommes, qu’ils puissent comprendre tous
les enjeux du féminisme dont le viol fait partie. C’est un combat quotidien.
Les hommes doivent s’éduquer, changer.
Les réseaux sociaux nous montre tous les vices de ce monde,
et ô combien diverses paroles font peur au jour d’aujourd’hui. Quand on peut
lire ce que certains hommes écrivent, cela révolte, dégoûte et effraie. Pourquoi voudraient-ils
que les choses changent puisque la société les soutient, les alimentent dans
leurs idées et qu'ils ne seront jamais ou peu jugés pour leurs actes ?
Je sais que mon rêve de vivre dans une société en paix et en
harmonie est utopique, mais j’aimerais que les hommes soient des bons alliés et
se rendent compte sur mal qu’ils ont fait, qu’ils font et qu’ils continueront à
faire. En espérant qu’un jour cela cesse.
Livres cités :
-Une culture du viol à la française de Valérie Rey-Robert, aux éditions Libertalia, 300p, 18€.
-Une culture du viol à la française de Valérie Rey-Robert, aux éditions Libertalia, 300p, 18€.
Valérie Rey-Robert a également un blog.
- La boîte noire de Shiori Ito, aux éditions Picquier, 240p, 19,50€.
Ce ne sont pas des lectures faciles, c'est sûr, mais elles restent intéressantes (et essentielles pour changer notre société) et je vais mettre les titres de côté, surtout La boîte noire.
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