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samedi 8 octobre 2022

Le Goûter du Lion d'Ito Ogawa


Titre : 
Le goûter du lion
Autrice : Ito Ogawa
Genre : Littérature contemporaine
Editions : Philippe Picquier
Parution : 25 août 2022
Mots clés : maladie, fin de vie, japon


 
Résumé :

Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c’est d’abord le lieu : l’île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu’il faut gagner en bateau; et encore, l’image magnifique de l’union de la mer, du ciel et de la lumière : la   mer scintillante, illuminée par un incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix où Shizuko a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en attendant la mort.

Avec elle, nous ferons la connaissance des pensionnaires – ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle famille – ainsi que de la chienne Rokka qui s’attache à elle pour son plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goûters du dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en même temps qu’un dessert d’enfance, une vie qui aurait le goût de la fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines.

Mon avis :

J'avais déjà parlé de cette autrice sur mon blog, et de mon affection pour ses écrits. J'étais donc impatiente de découvrir son nouveau roman. Cela explique peut-être ma déception...

Ito Ogawa aime traiter de sujet divers et variés à travers une écriture poétique et délicate. De manière subtile et juste, elle distille de la douceur et de la mélancolie, nous pousse à apprécier le moment présent. 

Le Goûter du Lion, ne déroge pas à la règle. On retrouve cette ode à la vie. Dans son nouveau roman, l'écrivaine japonaise nous narre les derniers moments d'une jeune femme atteinte d'un cancer en phase terminale

Shizuko décide d'aller vivre sur l'île de Setouchi, réputé pour ses citrons et son calme intérieur, dans la maison du lion. Ce lieu est dédié aux personnes malades, dont les jours sont comptés. 

Shizuko y rencontre des personnages de tout-âge, qu'elle apprend à connaître, au fur et à mesure. Les disparitions de ces êtres peuplent le roman, et surviennent avant ou après le fameux goûter du dimanche après-midi

La description de ces moments de convivialité sont propres à l'univers d'Ito Ogawa. Avec la légèreté et l'humanité qui la caractérise, elle arrive à toucher, émouvoir. Ces en-cas sont l'occasion de découvrir les résident·e·s de la maison. Chaque habitant·e sélectionne une pâtisserie qui l'a marqué durant sa vie. Cela peut-être des brides d'enfance, des souvenirs liés à quelqu'un. Le met est accompagné d'un mot, décrivant son choix, permettant ainsi de plonger dans l'âme de l'autre. C'est pour moi la plus belle réussite de cet ouvrage, car j'ai retrouvé un peu ce qui m'avait tant fait aimer cette autrice.

En revanche, j'ai peu adhéré à l'omniprésence divine choisie par la japonaise. L'héroïne, se sachant sur la fin, se pose énormément de questions, mais surtout parle beaucoup de Dieu, du paradis, d'un au-delà. N'étant pas réceptive à cette croyance, j'ai été assez rebutée à force de la voir employée. Sans doute que le thème n'a pas aidé à se détacher de ce côté théologique. 

"La vie et la mort, en un sens, sont les deux face d'une même pièce."

Si Ito Ogawa ne tombe pas dans le pathos et que le récit n'est pas inintéressant, il me semble toutefois compliquée d'être positivif·ve à travers la fatalité qu'est la mort. 

Au final, j'ai été déçue par ma lecture car j'attendais beaucoup de ce livre. Cela explique probablement les couacs que j'ai pu rencontrer, que ce soit la nature presque biblique de l'œuvre ou encore le manque de lien avec les autres personnages. J'aurais aimé avoir davantage de lignes sur les destins de ces mourant·e·s, que les épisodes du goûter durent plus longtemps. 

On retrouve la pudeur et la mélodie de l'autrice dans Le Goûter du Lion, mais j'y est finalement été assez hermétique. L'histoire se veut optimiste, sincère, plein de bons sentiments. A travers son héroïne, on voit le monde qui nous entoure autrement, on profite de chaque instant, des petits bonheurs quotidiens. Cela n'a juste pas pris sur moi.

Note : 3/5

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