Titre : Dans la forêt
Autrice : Jean Hegland
Genre : Science-fiction
Editions : Gallmeister
Parution : 3 janvier 2017
Nombre de pages : 301
Mots clés : post-apocalyptique, nature, survie
Mon avis :
Plusieurs années après sa traduction et le succès qui s'en est suivi, j'ai décidé de me pencher sur Dans la forêt de Jean Hegland. Et j'aurais aimé être au courant de certains contenus avant ma lecture. Loin de rejoindre l'avis général, je suis plutôt mitigée à la suite de cette lecture. Elle fut longue et laborieuse. Diverses raisons l'explique, et ma chronique contiendra des spoilers.
Le rythme, d'abord. Au début du récit, la fin du monde tel qu'on le connait est déjà acté. Neil et Eva sont deux sœurs devenues orphelines qui survivent comme elles peuvent dans cette terre devenue étrangère. Alors que l'une rêvait de devenir danseuse et l'autre d'entrer à Harvard, leurs plans tombent à l'eau, et l'avenir parait incertain. Elles vivent recluses, loin de toute civilisation. S'il en reste une, du moins.
Dans la forêt, c'est d'abord des espoirs brisés et une tentative de continuer à vivre malgré tout. C'est constamment des retours en arrière de la part de Neil dans son journal, évoquant des souvenirs avec ses parents ou encore de parler d'Eli, le garçon pour qui elle craque. Cela amène donc une véritable lenteur et des passages fortement ennuyants.
C'est d'ailleurs à partir de l’apparition d'Eli que le récit trouve un certain tempo et n'est plus barbant. Il vient bousculer ce quotidien bien établi entre les deux sœurs, et provoquer les premiers émois chez Neil.
Mais l'amour ne semble pas l'emporter sur les liens familiaux, et très vite, on retombe dans le duo Eva-Neil. Jusqu'à deux scènes qui m'ont choquée et dégoûtée. Je veux parler de l'inceste entre les deux sœurs et du viol que subit Eva.
Si je sais à quel point les hommes sont horribles, je suis toujours profondément mal à l'aise en lisant un instant de viol. Il est courant d'en retrouver dans les histoires, car nous les femmes savons sans doute que les hommes font et feront toujours des actes abjectes. Mais j'étais encore plus sidérée quand la victime décide de garder son enfant.
Concernant l'acte sexuel entre les deux femmes, il est surtout évoqué à travers cette découverte du corps de l'une et l'autre. Il est dit explicitement et ne semble intervenir qu'à un seul moment. Il n'empêche qu'il est inscrit noir sur blanc, de façon indélébile et c'est ultra dérangeant.
J'ai par la suite pas mal décrochée, même si quelque chose faisait que je continuais ma lecture. La curiosité de savoir comment tout ça allait finir. Et au final, rien de bien surprenant.
Quand on pense que ce roman a déjà plus de 20 ans, on comprend à quel point les questions écologiques sont primordiales. Le monde apocalyptique imaginé par Jean Hegland fait froid dans le dos car on sait qu'il est réaliste. Une chose de cette envergure pourrait arriver n'importe quand n'importe où. Les dystopies et récits post-apocalyptiques sont dans le vrai, car on sait que le monde dans lequel on vit n'est pas fait pour perdurer indéfiniment. Virus, rupture des ressources naturelles, guerre mondiale. Dans le fond, on ne sait pas ce qui provoquera la chute de notre milieu, de nos communautés, de notre humanité. Mais cela surviendra un jour ou l'autre.
Ici, Jean Hegland fait longtemps demeurer l'espoir, mais conclut son roman par une volonté d'accepter la réalité et de vivre avec. Changer sa manière d'être et de pensée pour repenser la société de demain.
Note : 3/5
Chronique très réussie en tout cas ! bravo :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup! J'ai vu que tu avais également lu ce livre... Contrairement à toi, je n'avais pas été lire des spoils donc les scènes choquantes m'ont véritablement... dégoûtée ?
SupprimerMerci pour ta critique! J'ai eu le même ressenti que toi sur les scènes de viol / inceste, j'ai même pas réussi à les lire en entier tellement j'étais mal à l'aise...
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