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mercredi 23 septembre 2020

Il est juste que les forts soient frappés de Thibault Bérard


Titre : Il est juste que les forts soient frappés
Auteur : Thibault Bérard
Genre : Littérature contemporaine
Editions : Editions de l'Observatoire
Parution : 8 janvier 2020
Nombre de pages : 297
Mots clés : amour, maladie, deuil

Mon avis :

Rarement il m'aura été donnée de rédiger une chronique sur un livre à la charge émotionnelle aussi intense. Car Il est juste que les forts soient frappés fait partie de ces romans qui marquent, qui laissent une trace et qui nous hantent. Quelques jours après, je songe encore à l'histoire de Sarah, et ça me broie, littéralement. 

Disons-le tout de suite; Il est juste que les forts soient frappés ne va pas bien se terminer. Du moins, l'espoir n'a pas sa place car on sait d'emblée ce qui va arriver. On sait ce qui nous attend, l'issue à venir mais on ne peut se résoudre à l'inéluctable... 

Le roman débute par la voix de son héroïne, qui nous apprend qu'elle est décédée à 42 ans, et que ce qui va suivre est son parcours. On débute à ses 20 ans, dépressive et suicidaire. Mais sa rencontre avec une psychiatre va l'aider à reprendre sa vie en main. 

Elle est jeune, vie une histoire d'amour pas forcément idyllique. Et à sa rupture, elle rencontre Théo

Il est juste que les forts soient frappés est en premier lieu une ode à l'amour, le vraie, fragile et sincère. Sarah et Théo forme un couple solide, un modèle. Et notre protagoniste morte nous raconte cela à travers des moments magiques, des instants chers, de ceux que l'on vit et qui peuple notre quotidien. Ces fous rires, ces expressions amoureuses, ces soirées entre ami·e·s. Et puis ces décisions. Celle de fonder une famille, par exemple.

Sarah et Théo deviennent parents d'un petit Simon. La vie est belle. Et deux ans plus tard, un autre bébé est en route. Sauf que la grossesse ne se passe pas si bien, Sarah souffre, Sarah développe une tumeur

Coup de massue, uppercut en plein visage. On aborde là le deuxième aspect de ce roman; la maladie, son combat, son adversité puis l'acceptation, la résilience, la mort. Alors nous même, on prend part à cette lutte. On souhaite que cette femme bien trop jeune pour mourir s'en sorte. Qu'elle ne périsse pas de cette "saloperie de cancer". Mais on a beau le désirer, on est pourtant au courant que les choses ne vont pas bien se passer. 

Alors l'auteur évoque ici un dernier point; l'après, le deuil, la reconstruction. Je dois dire, pour ma part, que ce fut les instants les plus difficiles à lire. Les plus désagréables, également. Je me suis attachée au personnage de Sarah, et si je conçois et sais que pour les autres, la vie doit continuer, c'était trop pour moi. J'ai donc eu en horreur la fin choisie par Thibault Bérard, alors que jusque-là, Il est juste que les forts soient frappés était triste et beau à la fois. Il en est devenu destructeur

L'œuvre de Thibault Bérard est bouleversante. La vie est courte, peuplée de bonheur éphémères, d'événements à chérir. On ne sait pas de quoi demain est fait, ce qui peut nous tomber dessus. Il est juste que les forts soient frappés, c'est aussi ça. Rappeler l'importance de vivre. Mais il est aussi affreusement douloureux, et ne vous procurera pas que des sentiments agréables. Vous êtes prévenu·e·s.

Note : 4,5/5

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