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lundi 20 avril 2020

Mille femmes blanches de Jim Fergus


Titre : Mille femmes blanches
Auteur : Jim Fergus
Genre : Littérature contemporaine, historique
Editions : Pocket
Parution : 5 mai 2011
Nombre de pages : 512
Mots clés : Cheyennes, femmes, inégalités, mariages, violences

Mon avis :

C'est difficile pour moi de rédiger cette chronique, tant il me semble y avoir de choses à dire sur cette oeuvre. Je vais essayer de m'exprimer le plus possible, en espérant ne rien oublier d'important à mes yeux.

Autant le dire d'emblée; je ne sais pas si j'ai réellement apprécié ma lecture ou non. Oui, mais -et c'est un gros mais- énormément d'événements et passages m'ont profondément déplu, agacée, rendue mal. 

Little Wolf, grand chef Cheyenne, vient demander auprès du président américain mille femmes blanches. Pour lui, l'extinction du peuple indien est inéluctable et pour survivre, il faut s'accoupler avec des femmes de la "race blanche". 

C'est l'une d'entre elles, May Dodd, qui est notre narratrice et héroïne. Jeune femme de 25 ans, May a été enfermée dans un asile pour "perversion sexuelle". Comprendre là qu'elle vivait en concubinage avec un homme et leurs deux enfants, chose qui était mal vu en 1874 puisqu'une femme se devait de se marier avant tout. 

May voit le programme comme sa porte de sortie; elle se porte donc volontaire, accompagnée de son infirmière Martha, et c'est durant une centaine de pages que l'on va suivre cette longue épopée jusqu'au camp Cheyenne. Et c'est là que se trouve le premier aspect négative du roman.

C'est long, extrêmement long. Et pour couronner le tout, une romance va naître entre May et le capitaine Bourke. J'ai été à plusieurs reprises tentée de sauter des passages, voire d'arrêter ma lecture. Car ce qui m'intéressait dans ce titre, c'était les coutumes et conditions de vie des Indien·ne·s, pas une idylle entre l'héroïne et un militaire.

Ce qui me pousse à aborder mon deuxième point noir de ce livre : May Dodd. On suit l'histoire à travers ses lettres, ses carnets, ses pensées. Et comme j'ai plus d'une fois voulu lui mettre des baffes ! Oui, vraiment. En plus d'être insupportable, l'héroïne fait et dit tout et son contraire. Un jour, elle se révélera complètement naïve et à côté de la plaque, emplie de spleen et de pensées envers son cher capitaine. Le lendemain, elle se dira être à sa place. 

Plus encore, c'est sa position envers les Cheyennes et les Indien·ne·s en général qui m'a fait encore plus halluciner. Une fois, elle semblera acquise à la cause de son peuple d'adoption et les défendra. Une autre fois, elle parlera de mission civilisatrice, tiendra un discours de white fem face à Phémie, une femme noire venue elle aussi se marier à un Indien. Elle m'a fait lever les yeux à de multiples reprises.

Une fois ce long voyage effectué, on entre dans le cœur du roman. Les femmes vont devoir s'adapter, assimiler une culture qui leur est inconnue. Et j'ai aimé ces aspects, ces traditions que nous décrient Jim Fergus. On apprend les rîtes, les coutumes des Cheyennes, leur mode de fonctionnement. Clairement, Mille Femmes Blanches est remonté dans mon estime à ce moment-là, malgré des passages très durs, éprouvants et horribles à lire. Je parle de Jules Seminole, l'un des pires personnages que j'ai pu découvrir dans un livre, qui en quelques apparitions, m'a dégoûtée voire sortie du livre. Je parle de deux soirées terribles pour femmes et enfants, dont je ne parlerai pas pour ne pas dévoiler plus encore l'intrigue. Je parle de cette fin, attendue mais désastreuse. 

Malgré tout, ce que je retiens surtout de ma lecture, c'est le fait de n'avoir pas été plus touchée que cela. Or, le sujet et le déroulé s'y prêtaient. Est-ce le point de vue de May Dodd qui m'a rebutée ? Le début trop long qui a entaché définitivement mon expérience de lecture ? Des schémas classiques de violences trop vues et revues qui ne m'ont pas bouleversée autant que prévu ?

Je veux tout de même saluer la recherche, semble t-il bien documenté, de Jim Fergus. Cette plongée d'un an chez les Cheyennes étaient globalement une réussite. Je peux aussi mettre en lumière les personnages de Phémie, Gretchen et Helen, qui à mon sens se démarquaient. Phémie pour sa bravoure et ses prises de paroles très vraies ("La loi des Blancs. Ceux-ci étant, bien sûr, la race supérieure, celle qui écrit les lois pour garder à leur place les autres, qu'ils croient inférieures. C'est la définition même de l'esclavage, May."), Helen pour son entrain des animaux et ce côté je-m'en-foutiste plutôt drôle à lire. Gretchen pour son bon vivre et sa force. 

Je pense lire la suite écrite par Jim Fergus, mais pas tout de suite, pas maintenant.

Note : 3,25/5

2 commentaires:

  1. Oh, cette série m'intéressait énormément, mais ton avis étant assez négatif et parlant de points que je craignais (le paternalisme blanc, white fem, etc.), je ne suis pas sûre de le découvrir... Je verrais, mais je n'en fais pas une priorité ! Merci pour ce joli billet !

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    1. Ce n'est qu'un avis parmi d'autres, mais c'est en tout cas ce que j'ai ressenti... Je t'invite tout de même à le découvrir par toi-même quand tu te sentiras prête (si je t'ai pas trop dégoûtée avec ma chronique!)
      Merci beaucoup pour ton commentaire :D

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