Si vous êtes familier·ère·s de Luis Sepúlveda, alors cette chronique ne vous étonnera pas. Dans Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, on retrouve plusieurs thèmes chers à l'auteur.
D'abord, l'écrivain intègre dans son histoire une rencontre inattendue : celle d'un chat et d'une mouette. Zorbas est un chat noir, habitant près du port de Hambourg. Un jour, alors qu'il pensait être en paix après le départ de son humain, une mouette tombe sur le balcon de sa fenêtre. Décontenancé, il met tout en œuvre pour l'aider car cette dernière est mal en point.
Avant de mourir, elle lui fait promettre de ne pas manger l'œuf qu'elle va pondre, de prendre soin de son bébé et de lui apprendre à voler. Le chat accepte et c'est ainsi que débute notre fable.
Les deux êtres deviennent une famille; le chat devient la maman de ce bébé mouette qui ne connait rien de la vie hormis ce félin. Zorbas est vite aidé d'autres amis à quatre pattes, prenant soin de celle qui sera nommée Afortunada, comme stipulé par le contrat moral.
A travers cette histoire, Luis Sepúlveda inculque les notions de partage et d'entraide. Alors que les chats sont vus comme des animaux égoïstes et imbus d'eux-mêmes, l'auteur fait un pied de nez aux préjugés et montre que chaque être est différent. Et surtout, que ces dissemblances n'ont aucune incidence sur les sentiments qui peuvent naître. Le chat aime la mouette et la mouette aime le chat, c'est aussi simple que cela. Iels forment une tribu, car ce n'est pas le lien du sang qui détermine qui la compose, mais l'amour qu'on porte à ses membres. Son clan, on peut aussi la choisir.
Un jour ou l'autre, l'oiseau quitte le nid et prend son envol, quitte l'enfance, chose qui est aussi évoqué dans Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler.
Le chilien aborde aussi les questions de la maltraitance des animaux, au travers des zoos et des aquariums qui les asservies. Mais c'est particulièrement l'écologie qui est au cœur de ce récit. La pollution est au démarrage de ce conte philosophique, puisque les ailes blanches de la créature disparue sont tâchées de noir. Cette vague noir qui dénature la mer est le pétrole, qui contamine les eaux et détruit la faune et la flore. La mère de l'enfant en est une l'une des trop nombreuses victimes.
Le regretté Luis Sepúlveda nous offre une œuvre jeunesse teintée de combats et de sujets qui lui étaient primordiaux. En lisant ce court ouvrage, drôle et plein de bons sentiments, lea lecteurice ne peut qu'être ému·e et touchée.
J'ai aimé : le lien entre Zorbas et Afortunada, les différentes thématiques abordées par l'auteur
J'ai moins aimé : /
Note : 4,25/5
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